Oui, parce que nous sommes en France, un pays de tradition judéo-chrétienne où l’on a toujours eu un problème avec l’argent.
D’abord, il faut reconnaître que voir quelques grandes fortunes mobiliser 1 milliard d’euros en 3 jours pour Notre-Dame, c’est extraordinaire. On n’a jamais vu un tel élan de générosité, de spontanéité, et de volonté de faire œuvre collective autour de cette future restauration.
Ce n’est un secret pour personne que depuis une dizaine d’années, les entreprises peuvent déduire 90 % de leurs dons de leurs impôts. C’est une fiscalité très favorable, imitée sur le modèle américain, qui a été mise en place pour stimuler le mécénat.
Je ne comprends pas très bien les cris d’orfraie que cela entraîne. Car sans ces dons, les travaux ne peuvent pas être financés par l’état en cinq ans. Donc il n’y a aucune perte d’argent pour la collectivité puisque sans cette déduction fiscale – bien légitime – il n’y aurait pas eu de dons.
C’est donc un très mauvais procès fait aux donateurs.
Oui, le problème de la pensée unique française, c’est que Bernard Arnault, François Pinault ou Françoise Bettencourt ne méritent pas leur fortune.
Pourtant, les deux premiers sont partis de zéro. Je vous rappelle que François Pinault allait à l’école en sabots en Bretagne. Quant à Françoise Bettencourt, elle a reçu de sa mère et de son grand-père une participation importante dans L’Oréal.
Elle ne l’a pas volé. Elle a payé des droits de succession très importants. Et cela lui aurait rapporté plus d’argent de vendre ses actions à Nestlé. On peut en dire autant des Bouygues, des Rothschild ou des Decaux.
D’autant que si cette fois cela a été médiatisé, il faut savoir que ces familles font du mécénat en permanence sans en faire de publicité.