La lutte contre le tabagisme commence manifestement à payer : le ministère de la Santé à annoncé que le nombre de fumeurs réguliers a reculé de 1 million l’an dernier..
Et n'allez pas croire que c'est la conséquence de l'augmentation, que dis-je, de l'explosion des prix du tabac en début d'année - plus d'un euro en moyenne - puisque les chiffres rendus publics ce lundi portent en fait sur l'année 2017 et plus précisément le premier semestre.
C'est en effet un des maux français de la statistique, certaines données mettent parfois ou ou deux ans à être calculées. Mais ne boudons pas notre plaisir : oui, à la fin du mois de juin 2017, on comptait 13,5 millions de fumeurs en France contre 14,5 millions un an plus tôt. En pourcentage de la population adulte, cela donne donc 1 français sur 4 fumeur, contre 1 sur 3, il y a seulement 5 ans.
Ceux qui ont le plus renoncé au tabac sont les jeunes, même s'ils fument encore plus que la moyenne des Français. La part de fumeurs chez les chômeurs régresse aussi pour la première fois depuis 20 ans. Même chose, encore, chez les fumeurs aux revenus les plus modestes.
Mais alors à quoi est due cette chute historique du nombre de fumeurs en France l'an dernier ? Le premier janvier 2017 marquait l'arrivée du paquet neutre chez les buralistes. Cela a pu marquer certains esprits, notamment les plus jeunes. Et puis, cette année-là, le tabac à rouler a aussi pris d'un seul coup d'un seul 15 % d'augmentation. Or, on sait que le tabac à rouler était particulièrement prisé, sans jeux de mots, par les plus défavorisés, les chômeurs et les jeunes.
Maintenant, on attend donc avec impatience de connaître l'impact de la hausse décidée en ce début d'année 2018 : 1 euro par paquet. On sait déjà que les ventes ont très sensiblement baissé, mais on ne sait pas encore si c'est le marché noir qui a pris le relais.
Rappelons un chiffre, pour ceux qui pensent que l'augmentation des prix des cigarettes est faite uniquement pour "emmerder" les Français, le tabac coûte chaque année à l'économie du pays entre 20 et 50 milliards d'euros, tant en soins souvent très coûteux quand le cancer s’en mêle, mais aussi en morts prématurés. Les taxes collectées sur les cigarettes couvrent moins de la moitié des dépenses de santé induites par le tabagisme. Cela reste une profonde ineptie : les non-fumeurs payent massivement pour les autres.
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