Il n y avait pas de quoi faire une polémique. Prendre 3 jours de vacances pour grosse fatigue, ça peut arriver à tout le monde. Mais il y a eu une certaine confusion, du moins une communication clairement hésitante. Pourquoi ne pas avoir dit clairement que le Président allait prendre, comme beaucoup de Français, un week-end prolongé ? Eh bien non. L’Élysée a d’abord concédé qu’effectivement, le Président avait allégé son agenda car il doit "gérer l’effort". Gérer l’effort c’est un langage sportif réservé à ceux qui font de la compétition de très haut niveau. Le porte-parole du gouvernement a fini par dire que si le conseil des ministres avait été avancé de 24h, c’est en raison d’un rendez-vous international qui finalement avait été décalé. Bref on a senti un peu de gêne, d’hésitation, sans doute parce que la fatigue et le repos nécessaire ne correspondent pas à l’image d’Emmanuel Macron. Le Président, jeune, sorte de surhomme, qui envoie des sms jusqu’à 3h du matin et épuise ses collaborateurs et ses ministres, serait donc fatigué. Alors pourquoi le cacher ? Ça se voit ! Il a les traits tirés, il est parfois énervé, il a maigri, il a des cheveux qui ont un peu blanchi dû à la dure pression de la tâche. 8 ans de maison blanche pour Obama, il en a pris 20 ! Et Sarkozy a fini par avoir un malaise vagal alors qu’il s’épuisait à faire son jogging. Même destin pour François Hollande, les kilos qui venaient, qui allaient en fonction du stress qu’il subissait.
Cela aurait dû être gérer différemment et il n y aurait pas eu de polémique. Tout le monde est crevé, bon voilà point. Cette idée de fatigue nous emmène néanmoins à nous interroger sur ce qu’Emmanuel Macron a au fond dans sa tête aujourd’hui. L’affaire Benalla, le lâchage de Hulot, la fuite de Collomb, le remaniement, l’intervention télévisée qui n’a absolument pas intéressé les Français qui sont plutôt obsédés avec la hausse du carburant, le prix du gaz qui ne cesse d’augmenter… Alors comment vit-il tous ces événements Emmanuel Macron ? Accepte-t-il désormais de gouverner dans l’impopularité ? Comment ressent-il ce certain isolement en Europe avec Salvini qui donne le ton et Merkel qui s’échappe par l’autoroute ? Il se sent seul, finalement qu’a t-il en tête ? N’aurait-il donc pas un petit coup de blues notre président en se rendant compte que c’est plus dur que prévu ?