On pense frontière, mais il faut plutôt penser point de passage sur les ports, les aéroports et les grands axes routiers frontaliers.
Le renforcement des contrôles de migrants à ces points de passage a été renforcé après les attentats de Paris en novembre 2015. L’Allemagne a eu le droit, après avoir accueilli un million de réfugiés, de fermer ses frontières, c'est-à-dire d’être plus vigilante à ces points de passage.
Cela n’empêche pas les flux incontrôlables de migrants d’un pays à un autre. Pourquoi ? Tout simplement parce que le migrant ne se précipite pas pour présenter des papiers à un point de passage. Au lieu de se présenter aux gardes frontières à Vintimille en Italie, il préfère les chemins de traverse dans les Alpes. L’idée même de frontière est illusoire.
Mais les gardes frontières européens servent ils au moins à quelque chose ?
Jusqu’à présent ils étaient 1 500. Ils vont passer à 10 000 pour un budget de 320 millions d’euros. Ils n’ont que 37 navires, 5 avions et 3 hélicoptères. Ils assurent tant bien que mal des missions de gardes-côtes. Mais ils œuvrent aussi à la coopération entre chaque pays européen pour que les services d’immigration et la police aux frontières aient les mêmes équipements : les scanners de passeport ou les croisements de fichiers pour repérer des terroristes.
Donc il y a une forme de frontière européenne virtuelle qui se met en place pour affronter les crises migratoires.
Selon le ministère de l’intérieur, 300 000 personnes vivent illégalement dans notre pays.
L’an dernier, 100 000 demandes d’asile ont été déposées, 40 000 ont été acceptées.
Que faire des 60 000 qui restent en moyenne chaque année sur notre territoire ?
Le problème de l’Europe n’est plus de fermer les frontières. Nous sommes face à une migration économique et climatique qui va s’accentuer dans les années qui viennent.
Le problème de l’Europe est d’arriver à expulser les migrants qu’elle ne veut pas accueillir. Les procédures d’expulsions ne sont toujours pas harmonisées entre les pays de l’Union. Et dans notre pays quand les migrants sont légaux, quand ils sont demandeurs d’asile, l’accueil reste complexe.