Macron en fait-il trop ? Sombre-t-il dans l'hyperprésidence malvenue ?
Il n'y a pas de surprise. Il avait dit qu'il interviendrait devant le Congrès. C'est prévu par la Constitution depuis la réforme voulue par Nicolas Sarkozy. Aussi bien Sarkozy que Hollande étaient d'ailleurs intervenus devant le Congrès, dans des circonstances certes différentes. Reste que ça accentue le caractère présidentiel de cette Constitution. C'est la poursuite de ce qui s'est passé avec l'instauration du quinquennat. Le quinquennat oblige le président à s'exposer devant les Français et à reprendre à son compte l'article 20 de la COnstitution. C'est le chef de l'état qui, depuis 2007, détermine et conduit la politique de la nation.
Il y a aussi un côté tactique. Le président ne s'était quasiment pas exprimé devant les Français depuis son élection. Il a également choisi de ne pas s'exprimer à la presse le 14 juillet. Il veut court-circuiter la presse et parler directement aux Français.
Ce n'est pas encore une hyperprésidence, mais Emmanuel Macron va au bout de la présidentialisation du régime. Il devrait en tirer les conclusions constitutionnelles.
Peut-être faudrait-il aller au bout de cette logique de présidentialisation du régime, c'est-à-dire de faire disparaître le Premier ministre, mais aussi de donner plus de pouvoirs au président. Nous aurons une hyper-présidentialisation si le rôle du Premier ministre est dilué et si le Parlement est à sa botte, les députés changés en godillots. On ne peut pas exclure que Macron, à travers son discours aujourd'hui, ne le veuille pour les députés En Marche!
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