Oui il a évoqué plein de sujets très différents de l’écologie, à la PMA, en passant par les institutions et la retraite.
Mais pas un mot sur la dépense publique, dont tout le monde voudrait la voir baisser, car elle est à un niveau historique.Bien sûr il a dit qu’il allait s’attaquer à certaines niches fiscales, mais simplement pour financer les nouvelles baisses d’impôts.
Mais tout ça, c’est du très court terme, alors que le gouverneur de la Banque a averti hier que la dette allait atteindre un record cette année. Mais le pire c’est qu’Edouard Philippe semble prendre plaisir à s’affranchir des contraintes financières. Puisqu’il a déclaré : La responsabilité politique, c’est de mettre en œuvre des principes et, en même temps, de respecter le réel. C’est le choix d’une grande nation, qui veut maîtriser son destin. Sauf qu’à un moment ou à un autre la réalité budgétaire se rappelle à notre bon souvenir, surtout si les taux d’intérêt remontent.
Mais peut-on vraiment toucher à la dépense publique après la crise des gilets jaunes ?
C’est exactement la question qu’Edouard Philippe et Emmanuel Macron ont dû se poser en répondant par la négative. Le grand débat national a montré que les français voulaient plus de services publics, plus près de chez eux et davantage disponibles.
D’où l’idée de créer dans chaque canton des maisons de services au public, qui demandent des moyens importants. Tout cela est contraire avec l’idée de diminuer le nombre des fonctionnaires ; promesse abandonnée en rase campagne. Alors la dépense publique, c’est abstrait, pour vous, pour moi, pour les auditeurs. Sauf lorsqu’on rappelle qu’elle est financée par nos impôts.
A ce moment là les français y deviennent plus sensibles, surtout après six mois de démonstration du ras-le-bol fiscal. Mais pour s’y attaquer, il faut du courage. Or comme disait Jules Renard : « Le véritable courage consiste à être courageux précisément quand on ne l'est pas.”