Parce qu’il n’est jamais tranché ! Seule une étude du Conseil d’Etat datant de 2013 sert de référence. Elle dit que le directeur d’une école peut interdire un parent de sortie scolaire s’il est amené à faire du prosélytisme. Les sénateurs Républicains ont décidé de s’occuper de la question car ils en ont assez de l’entre-deux. Ils ont trouvé un argument. Un parent accompagnateur est considéré comme un auxiliaire de l’éducation nationale. Il doit observer un principe de neutralité. Malheureusement le gouvernement n’a pas l’intention de suivre et devrait demander l’abandon de cette proposition. Pourquoi ? Parce que le parent n’est pas un fonctionnaire et qu’il n’existe aucun texte juridique pour étayer l’argument des sénateurs. Jean Michel Blanquer le ministre de l’Education Nationale ne tranche rien. Il reconnaît qu’il existe un sujet. Mais il préfère s’en remettre aux chefs d’établissements. C’est à eux d’apprécier la situation et de fixer des règles.
Mais pourquoi n’arrive t’on pas à trancher sur le sujet ?
La loi de 2004 sur l’interdiction des signes religieux à l’école ne concernent pas les parents. Mais on ne peut pas mettre sur le même plan des parents qui accompagnent leurs enfants à l’école et ceux qui participent à un projet pédagogique. Des directeurs d’école sont confrontés à des demandes de parents d’élèves qui ne veulent pas voir leur enfant encadré par des femmes voilées. Des femmes voilées qui n’hésitent pas à saisir le rectorat pour évoquer de la discrimination et du racisme. A Perpignan des femmes portant le hidjab ont dénoncé l’amendement de la loi Blanquer le 28 mai dernier. Même chose à Montpellier. Pour éviter les conflits, certains répondent qu’il faut être tolérant pour ne pas éloigner ces femmes de la communauté éducative. Si l’amendement était appliqué, il n’y aurait plus de mères candidates pour les sorties scolaires. Mais à l’école laïque de la République il n’y a pas à transiger sur les valeurs. Le port du voile pose la question du communautarisme et celle de la place de la femme musulmane dans notre société. Il faudrait une loi pour interdire les signes religieux et donc le port du voile en sortie scolaire. Ainsi les choses seraient claires. Mais nous ne sommes pas courageux. Que ferons-nous de ces femmes qui n’hésiteront pas à vivre hors la loi ?