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100 femmes signent une tribune pour défendre le "droit des hommes à importuner les femmes"

Une tribune publiée dans le Monde et signée par une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve ou Brigitte Lahaie, provoque des remous chez les féministes. 

Décidément, on n’en sort pas de "Balance ton porc". La tribune en question est également signée par l’écrivain Cécile Guilbert, par Catherine Robbe-Grillet, par l’éditrice Joëlle Losfeld, des femmes libres, intelligentes, indépendantes, des artistes, des psychanalystes, et ce n’est pas un hasard si l’on trouve ces deux catégories. Elles défendent une"liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle.". Et derrière ces mots, des réflexions diverses sur les conséquences du déferlement que le monde connaît depuis l’affaire Weinstein. Il ne s’agit évidemment pas de défendre les agresseurs mais de distinguer les choses et de s’inquiéter d’une pudibonderie qui utilise cette juste cause pour essayer, à travers la traque des "comportements déplacés", un frôlement de genoux, un baiser volé,  de limiter, de contrôler le désir, de le rendre transparent, c’est-à-dire de l’effacer. Elles s’inquiètent aussi de voir la pression qui peu à peu apparaît sur les écrivains, les éditeurs, pour produire des œuvres militantes, faisant ressortir, les "traumatismes vécus par les personnages féminins". Bref, elles plaident pour la liberté.

En face, des féministes les accusent de justifier les agressions sexuelles. C’est toujours le même processus. Cette tribune déplore le glissement qui s’opère, et qui tend à instaurer un puritanisme malsain. Réponse des militantes : pas du tout, on ne mélange pas les agressions et viol et la drague. Mais tout de même, si vous défendez la liberté et le désir, vous faites le jeu des violeurs. Evidemment que la confusion est constante. Evidemment qu’on tend à créer un continuum entre une remarque lourde et grossière et une agression, alors que la loi les punit déjà. Et évidemment qu’il y a derrière un puritanisme de tradition anglo-saxonne, qui fait croire qu’en matière de désir, le consentement est toujours clair, et que les êtres humains sont toujours conséquents, et qui croit que tout peut se régler par des contrats.

La seule question à se poser, c’est celle-ci : est-il normal que sur un sujet quelconque, tant de personnes n’osent pas dire ce qu’elles pensent réellement par peur de la réprobation morale. Est-il sain que règne un tribunal qui empêche notamment les hommes d’être sincères ? Est-ce ça la démocratie ?

>> L'intégralité de la chronique est disponible en podcast

 

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