Une grande enquête réalisée par 60 millions de consommateurs démontre que les produits des marques de distributeurs sont 30% moins chers que ceux des grandes marques. Les fabricants réduiraient aussi les portions des produits face à la hausse des prix ds matières premières en jouant sur les emballages. Peut-on parler d'inflation cachée ?
"Les marques vont être obligées d’augmenter leur prix"
"Ce n’est pas forcément une bonne stratégie sur le long terme, estime Damien Schoennahl, directeur général délégué d’Insign (agence digitale, de communication, de consulting, de publicité). Ces grandes marques doivent rester des repères pour les consommateurs, notamment par rapport à ces marques de distributeurs. Sinon elles n’ont pas de raison d’être. Essayer de duper le consommateur n’est pas bon."
"Si vous augmentez vos prix, il faut en donner plus au consommateur, insiste-t-il. Il existe de nombreuses manières pour le faire. Les marques vont être obligées d’augmenter leur prix. La Banque Centrale Européenne a tablé sur 5% d’inflation en Europe, la Banque de France sur 4%, et ce sans horizon de fin de crise russo-ukrainienne. Là où les grandes marques doivent se défendre, c’est que ce sont elles qui prennent les risques. Elles innovent sur les produits, les recettes, les packagings. Les marques de distributeurs, ce sont les mêmes produits, parfois les mêmes usines, mais pas les mêmes recettes."
[#SudRadio] #Inflation cachée : les marques dissimulent la diminution des portions, selon une enquête @60millions
🗣@DSchoennahl : "Ils essayent de duper le consommateur. À long terme, ce n'est pas une bonne stratégie" pic.twitter.com/fMix9CwA8w
— Sud Radio (@SudRadio) April 15, 2022
Inflation : la stratégie de la servicisation
Les grandes marques jouent sur quoi pour rétablir leurs marges ? "En alimentaire, on va en donner moins pour le même prix, constate Damien Schoennahl. Et ce n’est pas que dans l’alimentaire. À l’inverse, mieux vaudrait être honnête avec les gens et augmenter les coûts. Il va falloir apprendre à consommer différemment. On peut aussi donner des produits de complément, faire des bundles de deux produits, offrir une livraison, étendre une garantie… Beaucoup de marques font ce que l’on appelle la servicisation. Toutes les grandes marques nationales créent des services autour."
"Si elles ne valent pas mieux aux yeux des consommateurs que les marques de distributeurs, ce sera compliqué, conclut le directeur général délégué de l’agence Insign. Les Français sont aussi prêts à acheter en moindre quantité pour acheter du made in France. La crise du Covid a accéléré ce phénomène. Pour un t-shirt à 20 euros, les Français seraient prêts à le payer 27 euros s’il était fabriqué en France."
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