Les actionnaires de Renault sont convoqués en assemblée générale ce jeudi. Un grand raout qui sera particulièrement scruté, puisqu'il y sera notamment question de la rémunération du PDG de Renault, Carlos Ghosn.
Ils seront plusieurs centaines à se prononcer sur les émoluments de Carlos Ghosn, déjà critiqués l'an dernier puisque cette même assemblée générale des actionnaires avait refusé la rémunération mise au vote en 2016. Puisqu'il ne s'agit que d'un vote consultatif, toutefois, le conseil d'administration était passé outre cette prise de position.
Un 2e vote négatif constituerait malgré tout un nouveau désaveu pour l'emblématique dirigeant de la marque au losange qui, en 2016, a touché 7 millions d'euros de Renault, dont 1,23 million de fixe. Surtout, la loi Sapin 2 étant passée par là, le vote des actionnaires sera désormais contraignant pour le conseil d'administration.
Bercy a confirmé que l'État, actionnaire principal de Renault à hauteur de 19,74 %, voterait cette année encore contre la rémunération de Carlos Ghosn, jugée excessive. De plus, certains actionnaires pourraient être hérissés par des informations publiées cette semaine selon lesquelles l'alliance Renault-Nissan réfléchirait à un système de bonus supplémentaires pour ses dirigeants, dont Carlos Ghosn, à travers une société dédiée aux Pays-Bas.
Une information de l'agence Reuters démentie par le constructeur. De leur côté, les syndicats n'ont pas attendu ces nouveaux éléments pour se prononcer contre la rémunération de leur dirigeant. "La rémunération au regard des responsabilités, c'est bien, mais à un moment donné, il y a un problème d'échelle, a pointé Franck Daoût (CFDT). La rémunération des salariés n'a pas suivi la pente de celle de M. Ghosn."
En 2016, la rémunération totale de Carlos Ghosn a atteint 15,4 millions d'euros, une fois pris en compte son salaire de PDG chez Nissan, ce qui fait de lui le patron le mieux payé du CAC 40, selon le cabinet de conseil Proxinvest. Depuis fin mars, il n'est plus que président du conseil d'administration du constructeur japonais, mais a entre temps pris la tête du nouvel arrivant dans l'alliance, Mitsubishi. Son mandat chez Renault expire à l'Assemblée générale 2018.
Le constructeur français a bouclé 2016 sur des résultats financiers "record", 3,54 milliards d'euros de bénéfice net. Les actionnaires vont toucher 3,15 euros par titre, contre 2,40 en 2015.