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Mathias Vicherat (SNCF) : "On pense qu'on va gagner beaucoup de marchés"

Par Benjamin Jeanjean

Directeur général adjoint de la SNCF, Mathias Vicherat était l’invité du Petit-déjeuner politique de Sud Radio ce jeudi, à l’heure où la grève perlée décidée par l’intersyndicale de la SNCF touche à sa fin.

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C’est l’heure du bilan pour la SNCF, après plusieurs mois d’une grève douloureuse pour de nombreux usagers indirectement impliqués dans les négociations entre la direction et les syndicats suite à la nouvelle loi ferroviaire réformant la SNCF. Directeur général adjoint de l’entreprise publique, Mathias Vicherat reconnaît que ce bilan sera conséquent pour les comptes de la société. "On n’a pas encore le bilan financier de la grève. Il sera lourd, évidemment. On avait parlé à un moment de 400 millions d’euros. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est qu’on a une forme de coût subi (billets en moins, baisse de trafic, etc.), et un coût qu’on a voulu, qu’on assume. Ça implique toutes les mesures qu’on a prises pour les clients, comme le remboursement du pass Navigo en Île-de-France pour les mois d’avril et de mai par exemple", souligne-t-il au micro de Sud Radio ce jeudi.

Quant au format de la grève, qui alternait jours de grève et jours travaillés, la SNCF continuera de batailler en justice pour faire valoir ses droits, malgré une première défaite juridique. "Le sujet consistait à se demander s’il s’agissait d’un seul et même mouvement. Le bon sens considère que c’est un seul mouvement contre la réforme ferroviaire, même si c’était sous la forme deux jours de grève – trois jours travaillés. En référé on a gagné, en première instance on a perdu. On fait donc appel, le principe étant de dire que les jours de repos ne peuvent être payés qu’à partir du moment où ils sont adossés à des jours travaillés", martèle-t-il.

Au sujet des petites lignes de la SNCF, dont certaines pourraient se retrouver, à terme, menacées, Mathias Vicherat s’est voulu très clair. "Il n’y a pas de raison d’éliminer ou supprimer des petites lignes. Tout dépend de la décision politique qui sera prise par l’État et les régions. Ce n’est pas la SNCF qui décide de fermer les petites lignes. Ce n’est pas du tout notre rôle, nous sommes opérateurs. Le gouvernement a été très clair sur ce sujet, et d’ailleurs ça relève aussi de la mission d’aménagement du territoire de la SNCF", rappelle-t-il.

"La concurrence va faire beaucoup, ça va nous stimuler"

Sur les petites lignes comme d’autres sujets, le dirigeant croit beaucoup aux vertus de la concurrence. "La concurrence va faire beaucoup. On espère qu’il y ait une sorte d’émulation sur les horaires, les fonctionnalités, les nouveaux services, pour qu’il y ait une redynamisation d’ensemble et que de nouveaux concurrents arrivent avec de nouvelles idées. On considère que ça va nous faire du bien. D’abord parce que ça va nous stimuler, et parce qu’on considère qu’on est suffisamment forts pour gagner des marchés. On pense qu’on va gagner beaucoup beaucoup de marchés !", assure-t-il.

Selon lui, si le combat a été long et intense, la réforme était inévitable. "La réforme devait se faire à partir du moment où la concurrence avait été votée dans le cadre du quatrième paquet ferroviaire en 2016 par le précédent gouvernement. De toutes façons, il devait y avoir la concurrence ! Et tout part de la concurrence : la réforme du statut de la SNCF, la fin du statut de cheminot, le désendettement, etc. Si on veut être au rendez-vous de la concurrence demain, il faut qu’on se réforme. Qu’on ait cette logique d’unification, qu’on passe du statut d’EPIC à celui de société nationale, qu’on se désendette, etc. Toute cette réforme est bonne pour la SNCF, qui pourra tirer son épingle du jeu de la concurrence", prédit-il.

Réécoutez en podcast toute l’interview de Mathias Vicherat dans le Grand Matin Sud Radio

 

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