Ce mercredi, Bercy dévoilera un plan d’économie qui fait d’ores et déjà trembler toute l’administration fiscale. Le ministre des comptes publics Gérald Darmanin annoncera les grandes lignes aux principaux directeurs de son administration. Pour l’instant, c’est la crainte que des milliers d’emplois puissent être supprimés dans le fisc et les douanes au profit de la numérisation qui domine. Bercy dément le nombre de coupes sans toutefois nier qu’il y en aura. Les syndicats et associations restent donc très inquiets.
Pour Jean-Marc Servel, secrétaire adjoint de la CGT dans la Haute-Garonne, se précipiter vers la numérisation n’est pas une bonne idée : "Les gens sont perdus, on va beaucoup trop vite et ce au mépris du contribuable. On numérise tout à vitesse grand V et on laisse les gens se débrouiller, le public ne peut s’y retrouver".
Son de cloche différent chez OXFAM France, chez qui l’inquiétude reste tout de même palpable. Pour eux, une coupe budgétaire c’est autant de personnes qui ne travailleront plus à lutter contre l’évasion fiscale. "Nous laissons la voie libre aux riches particuliers et aux grandes entreprises, pour lesquels c’est un jeu d’enfant de faire des montages fiscaux. C’est dommage que le gouvernement baisse les bras quand l’urgence et l’indignation provoquées par les récents scandales auraient dû les pousser à agir plus efficacement" déplore Manon Aubry qui s’occupe des questions de justice fiscale chez OXFAM.
Enfin du côté des douanes, on juge ce plan d’économie "absurde" dans le contexte actuel. "Nous avons eu une vague de recrutement après les attentats de 2015 et une deuxième vague suite au Brexit. Si tout d’un coup nous allions vers des réductions d’effectifs, ça nous paraît paradoxal" explique Pascal Huet de FO Douanes.
À l’heure actuelle, c’est 50 000 emplois publics qui devraient être supprimés d’ici 2022.
Propos recueillis par Margaux Malinge.