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Le Cognac bientôt embouteillé en Chine ?

Par Jean Baptiste Giraud

Face aux taxes importantes imposées par la Chine par mesure de rétorsion, la filière du cognac est dans la tourmente.

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Le cognac bientôt taxé par la Chine. (Crédit : Anthony Arnaud / Pixabay)

La filière Cognac représente 80000 emplois directs et indirects dans la région. Le n°1 du cognac, Hennessy, a secoué toute la filière. La filiale de LVMH a annoncé son intention de délocaliser en Chine sa mise en bouteille afin de contourner les taxes à l’importation chinoises. Devant la grève du personnel, la direction a pour l’instant suspendu son projet, mais sans l’abandonner.

"La Chine importe beaucoup de cognac"

En effet, en rétorsion aux taxes européennes sur ses véhicules électriques, la Chine impose de fortes taxes à l’importation sur le cognac. "Selon les maisons, cela peut aller de 30 à 38%, confirme Jérôme Sourisseau, viticulteur, président de l’Agglomération de Grand-Cognac. La Chine est le deuxième marché du cognac en volume, et le premier en valeur."

"La Chine importe beaucoup de cognac de vieille catégorie. C’est évidemment un marché déterminant pour l’ensemble de la filière cognac." En réalité, seulement 2% du cognac produit est consommé par les Français. Ils redécouvrent ce fleuron apprécié dans le monde entier, mais peu en France. Mais il faut relativiser. Cela représente quand même 4 millions de bouteilles par an, ce qui n’est pas rien. C’est un produit de plus de 300 ans. J’invite vraiment les Français à le redécouvrir."

Une mise en bouteille locale

Que penser de l’idée d’embouteiller en Chine initiée par Hennessy ? "Les taxes s’appliquent à tous les contenants de moins de 200 litres. Je suis très défavorable à cela, mais on peut comprendre que l’entreprise, compte tenu du marasme, cherche toutes les solutions pour conserver ce marché chinois sur lequel on en vend depuis plus de 150 ans. Moi en tant que président de l’agglomération, nous sommes défavorables à ce que la mise en bouteille quitte la région d’appellation."

Chez Hennessy, les syndicats demandent l’extension de l’AOP afin d’y intégrer la mise en bouteille locale. "C’est un vieux débat. Ils ont été reçus par l’interprofession. On va étudier si cela peut être inscrit. L’export en vrac avait connu un grand coup de frein jadis. Le cognac est très copié, beaucoup de faux cognacs circulent."

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