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La hausse du SMIC, tirera-t-elle à la hausse le reste des salaires ?

Au 1er mai 2022, le SMIC va connaître sa deuxième augmentation depuis le début de l'année, entre +2,4 % et +2,6 %, soit une hausse de 30 à 35 euros nets sur un mois.

SMIC
Alexandre Delaigue, invité de "Sud Radio vous explique".

Comme l'explique Alexandre Delaigue, professeur d’économie à l’Université de Lille, le SMIC ne tirera pas mécaniquement les autres salaires à la hausse. Mais dans certaines entreprises, des négociations salariales vont s'engager afin d'augmenter également les collaborateurs payés au-dessus du SMIC.

 

"Pratiquement 1 salarié sur 5 est au SMIC"

Mécaniquement, il n’y a rien qui assure que les salaires vont suivre le SMIC. Par contre, bientôt, dans les entreprises, il va être difficile de justifier qu’un salarié au SMIC reçoive une augmentation et pas les autres. Cela ne va pas être tout de suite. Mais très vite, il va être nécessaire d’avoir des augmentations. En plus, les prix augmentent, il va donc y avoir de plus en plus de pression. Ces augmentations seront le résultat de négociations salariales.

Il y a beaucoup de salariés en France qui sont au SMIC, ça représente une fraction très, très importante des salariés, pratiquement 1 salarié sur 5 est au SMIC. Après, il y a un certain nombre de primes qui vont pouvoir s’y ajouter", a expliqué Alexandre Delaigue.

 

"Aujourd’hui on a complètement perdu l’habitude de la hausse des prix"

Ces augmentations, vont-elles fragiliser les entreprises ? "Ça dépend de leur capacité à augmenter leurs prix par la suite. Ceux qui augmenteront leurs prix de vente vont pouvoir s’en sortir, les autres n’en auront pas la possibilité. Il faut tenir à l’esprit que quand il y a de l’inflation, c’est de l’adaptation permanente. Dans les années 1970, régulièrement, il y avait des hausses de prix et des hausses de salaires, c’était une espèce d’enchaînement permanent. Mais aujourd’hui, on a complètement perdu l’habitude de la hausse des prix. Il va donc y a voir une énorme période d’adaptation, qui va être très très compliquée, dans laquelle il va falloir qu’on trouve des mécanismes pour suivre cette évolution des prix. Cela, à condition que cette inflation se poursuive, ce qui n’est pas absolument certain, même si ça commence à devenir du provisoire qui dure", a poursuivi Alexandre Delaigue.

"Une inflation forte pourrait durer plusieurs années"

"Ça dure plus longtemps que c’était prévu. On pensait que ça durerait quelques mois après la fin de la pandémie. Là, avec la question de la Russie, on va avoir des effets en chaîne. À mon avis, on va avoir un an voire un an et demi de situation très particulière. Cela peut même durer plusieurs années, jusqu’au moment où la Banque centrale interviendra. Mais ce ne sera pas heureux pour les salariés car c’est au prix d’une récession qu’on atteindra cette diminution de l’inflation", a commenté Alexandre Delaigue.


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