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Jean Terlon : "c'est un choix discriminatoire par rapport à ceux qui n'ont pas de terrasse"

L’injonction faite aux restaurants en zone rouge de n’ouvrir que la terrasse est discriminatoire, car tous les établissements n’ont pas de terrasse. En plus, un restaurant qui fonctionne à moitié de sa capacité n’est pas viable économiquement, estime Jean Terlon, artisan cuisinier restaurateur à Longjumeau (Essonne) et vice-président de la branche restauration de l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH).

En zone rouge, seules les terrasses sont autorisées à rouvrir. © AFP

Jean Terlon était l'invité de Patrick Roger le 29 mai 2020 dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

 

"En cas de pluie vous ne pouvez pas rapatrier les gens à l’intérieur puisque c’est interdit"

"C’est quand même un choix discriminatoire par rapport à ceux qui n’ont pas de terrasse. C’est de la mesurette, car il y a un problème technique : ouvrir une terrasse, ça dépend de la météo.

Disons que vous ouvrez votre terrasse, vous reprenez votre restaurant en main, vous reprenez votre personnel. Et d’un seul coup la pluie arrive. Vous faites quoi ? Vous ne pouvez pas rapatrier les gens à l’intérieur puisque c’est interdit. Et si la mauvaise météo continue sur trois jours, vous avez rapatrié votre marchandise, votre cuisine, vos serveurs, mais vous ne pouvez pas travailler. C’est un problème très curieux qui n’a pas été étudié à mon avis.

Par ailleurs, depuis le début, depuis cette fermeture brutale en quatre heures de temps, nous avons été regardés avec suspicion. Un restaurant serait un lieu dangereux. Alors que, sanitairement parlant, c’est un lieu qui respecte les règles sanitaires, et on continuera à les respecter", a déclaré Jean Terlon.

"Ces règles sont l’inverse de ce qu’est un restaurant"

Selon Jean Terlon, les établissements qui seront autorisés à rouvrir le 22 juin auront au moins la chance de voir comment cela s’est passé pour leurs confrères qui sont en zone verte. "Ceux qui sont repoussés au 22 juin ou qui n’ont pas de terrasse, ils vont avoir 'la chance' de voir ce qui se passe dans la zone verte".

La reprise s’annonce néanmoins incertaine. "Même si au début je m’attends à un engouement du consommateur pour faire une sortie au restaurant, ces règles sont l’inverse de ce qu’est un restaurant, à savoir un lieu de convivialité, de proximité. Évidemment, c’est l’opposé de ça. Selon un sondage, 70% des consommateurs veulent retourner au restaurant et avoir la même convivialité que le 14 mars. Et en même temps, 65% des consommateurs veulent la sécurité.

Rouvrir un restaurant à la moitié de sa capacité, mais avec tous les frais à 100%, je ne sais pas comment on va tenir. Maintenant, on va attaquer les assurances sérieusement avec un travail collectif. Parce qu’on en a assez que ces gens-là mettent la tête dans le sable. Il faut que la peur change de côté".

 

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