Reportage Sud Radio de Lionel Maillet
Six mois que la piste de danse est déserte. La sono prend la poussière, 40 employés au chômage et la mine des très mauvais jours pour Jean Claude Mendossa, le gérant du Bazar une discothèque marseillaise. "Y'a un peu de chômage partiel qui est payé, ça nous aide un petit peu... Mais le chiffre qu'on a perdu...". Et d'énumérer:"
"Il faut payer les loyers, les charges fixes. On a zéro aide. Il devait y avoir une aide qui devait être donnée de 15.000 euros par mois, rien n'a été fait ! Faut être à découvert pour avoir ça. On a été enfumé !" - Jean-Claude Mendossa, gérant de discothèque
"DJ depuis 45 ans, je ne sais rien faire d'autre"
Le plus dur, c’est de ne toujours pas savoir quand les boites de nuits pourront enfin rouvrir. Peut-être pas avant le mois d’avril: autant dire une éternité pour Erik, qui est DJ prés du Vieux Port. Il survit avec 500 euros par mois: "Je ne sais pas si je vais pouvoir tenir jusqu'en avril. Peut-être devoir arrêter, démissionner de la boîte et trouver un job dans la grande distribution, ou n'importe-quoi. Mais bon, moi je suis plus prêt de la retraite que du début. Cela fait 45 ans que je suis dans le métier, je ne sais pas faire grand-chose d'autre !".
Selon lui, cette fermeture à rallonge est d’autant plus incompréhensible qu’elle fait courir en plus de risques:
"Qu'est-ce qui va se passer cet hiver? Les gamins vont pas rester tous les samedi-soir devant la télé ! Cela m'étonnerait. Ils vont s'organiser des soirées privées dans des caves, n'importe où, sans aucune mesure de sécurité. Il va se passer des drames, un jour !" - Erik, DJ
À Marseille comme ailleurs, certains n’excluent pas des actions coup de poing pour se faire entendre.
"13 mois de fermeture sans aide pour nos établissements. Je ne vois pas comment ce secteur peut s'en sortir" - Thierry Fontaine, président de la branche nuit de l’UMIH, principal syndicat de la profession