C’est une réalité bien connue : avec les retraités, les jeunes sont l’un des segments de la population les plus fragiles. Parmi les étudiants, ils sont ainsi 30% à affirmer ne pas avoir les moyens de se payer une mutuelle. En conséquence, il est parfois bien difficile pour eux de se soigner correctement. Vivant seule à Paris et atteinte de la maladie de Lyme, Marie (26 ans) en fait l’amère expérience au quotidien. "Les médicaments ne sont pas remboursés par la Sécurité sociale. Du coup c’est un coût : j’ai déjà eu dans mon budget 300 euros dédiés à mes médicaments", explique-t-elle à Sud Radio.
Forcément, quand de tels chiffres sont atteints, le choix à faire sont douloureux. "J’ai un loyer à Paris, et quand je me dis qu’il faut que je dépense 300 euros par mois pour mes médicaments, je fais parfois l’impasse dessus. Il y a toutes les dépenses annexes et il faut bien manger, du coup ma santé va être tributaire de cette précarité-là", assure-t-elle.
Pour le Dr Bernard Pledran, médecin généraliste près de l'université de Bordeaux, le mauvais accès des étudiants à la santé a évidemment des causes financières, mais pas seulement. "Il y a de multiples raisons. Le tiers payant, qui n’est jamais possible pour les étudiants, est un premier frein, puisque ce sont souvent des gens qui n’ont pas beaucoup de possibilités. Un second frein, c’est la méconnaissance et le jeune âge. Ils pensent que ça ira mieux, et nous on voit des pathologies déjà parfois bien avancées… Internet est un autre frein : on se soigne beaucoup par Internet, et on attend que l’état soit catastrophique avant de réagir. C’est paradoxal puisque ce sont des gens instruits qui devraient être plus vigilants pour des choses simples, avant qu'elles ne deviennent trop compliquées", déclare-t-il.
En France, un étudiant sur cinq vit sous le seuil de pauvreté aujourd’hui.
Propos recueillis par Valentine Rault