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Agnès Verdier-Molinié : "en France on a 6% de croissance certes, mais on part de beaucoup plus bas que l'Allemagne"

Agnès Verdier-Molinié, directrice de la Fondation IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques), était l'invitée de Philippe Rossi dans "Les vraies voix" le 26 août 2021 sur Sud Radio.

Agnès Verdier-Molinié, invitée de Philippe Rossi dans "Les vraies voix" sur Sud Radio.

Le "quoi qu’il en coûte" prendra fin à la rentrée 2021, a annoncé Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie et des Finances, le 25 août 2021.

"La France décroche beaucoup plus du fait de son premier confinement hyper strict"

"On aurait pu sauver beaucoup plus de notre croissance pendant le premier confinement. Je pense qu’on aurait pu suivre l’exemple de l’Allemagne et des pays du nord de l’Europe : ils ont beaucoup plus télétravaillé et davantage maintenu les chaînes de production dans l’industrie. On le voyait sur les grosses PME implantées à la fois en France et en Allemagne : en Allemagne elles tournaient à plein régime, avec le même risque sanitaire, alors qu’en France elles étaient à 20%.

 


En France on a 6% de croissance certes, mais on part de beaucoup plus bas par rapport à nos voisins allemands, qui ne se sont pas dit qu’en quelques semaines le virus serait éradiqué et qu’on devait arrêter complètement l’économie. On a vraiment trop dépensé lors du premier confinement. On aurait dû garder le maximum d’entreprises ouvertes. Car plus vous fermez d’entreprises, plus vous êtes obligé de faire des fonds de solidarité et de chômage partiel, et plus vous faites de la dette, car tout cela est bien évidemment financé par la dette. La France décroche donc beaucoup plus du fait de ces mesures, qui sont celles d’un confinement hyper strict. Après, sur les confinements suivants, on voit que le gouvernement s’est rendu compte qu’il est allé trop loin sur le premier confinement. Mais il était déjà trop tard, on avait déjà dilapidé des milliards."

"En 2021 on a encore plus de déficit public qu’en 2020"

Comme le rappelle Agnès Verdier-Molinié, l’argent dépensé lors de la crise sanitaire, le Trésor public n’en disposait pas, c’était de l’argent emprunté. "Dès qu’on dépense un euro d’argent public, et d’autant plus quand il n’existe pas (c’est un euro emprunté), il faut savoir si c’est nécessaire ou pas. Je pense que d’autres voisins européens ont été beaucoup plus clairs : ce n’était pas le ‘quoi qu’il en coûte’. Ils ont dit : ‘on faut le maximum au niveau sanitaire, mais on n’a pas d’argent, donc on ne va pas pouvoir fermer les entreprises autant qu’ailleurs’.

 


En 2020 il y a eu 50 milliards d’euros d’aides aux entreprises, mais là-dedans il y avait énormément de chômage partiel, plus de 27 milliards d’euros, il ne faut pas l’oublier. Ce qui est préoccupant, c’est qu’en 2021 on a encore plus de déficit public qu’en 2020. De 180 milliards d’euros de déficit public en 2020 on est passés à 200 milliards d’euros en 2021. La question, c’est : combien pourra-t-on durer à ce rythme-là, qui nous demande d’emprunter plus d’1 milliard d’euros par jour. Car il y a la nouvelle dette et il y a l’ancienne dette, qui arrive à échéance et qu’on est obligés de rouler, c’est-à-dire refinancer, parce qu’on ne peut pas la rembourser. En 2021 on emprunte 400 milliards d’euros, et en 2022-2023 on va être sur à peu près 300 milliards."


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