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Agnès Pannier-Runacher : "l'économie tourne à 99%"

Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l'Industrie, était l’invitée du “petit déjeuner politique” de Patrick Roger le 3 septembre 2021 sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher, interviewée par Patrick Roger sur Sud Radio le 3 septembre 2021 à 7h40.

Agnès Pannier-Runacher : "C’est le rôle d’un président de la République de savoir s’adresser à tous"

Emmanuel Macron a réalisé et publié une vidéo pour souhaiter une bonne rentrée aux élèves dans laquelle il évoque le professeur Samuel Paty, assassiné par un terroriste, mais montre la photo de McFly et Carlito, deux youtubeurs qui lui ont lancé un défi. Un choix de communication qui a fait scandale. "Je crois qu’il faut quand même remettre en perspective cette coopération avec McFly et Carlito", juge Agnès Pannier-Runacher. "C’était pour faire une vidéo sur les gestes sanitaires, les gestes barrières, qui a fait plus de 10 millions de vues", souligne la ministre déléguée. L’objectif de toucher les jeunes "a été atteint" ce qui, pour Agnès Pannier-Runacher, implique que c’est "normal" de continuer d’utiliser ce travail pour sensibiliser les jeunes. "Et au moment de la rentrée, je crois que tout le monde l’a compris, on est encore dans un moment Covid, il faut continuer à appuyer sur l’importance des gestes barrière."

Certains ont été choqués par la vidéo, ce à quoi Agnès Pannier-Runacher répond qu’il "faut rester très simples" car c’est une rentrée scolaire tendue sur le plan sanitaire. Mais elle ne manque pas de rappeler le professeur assassiné : "c’est aussi la première rentrée scolaire que Samuel Paty ne fera pas, je pense que c’était important de le rappeler".

Le mélange entre sujets légers et graves est, selon la ministre déléguée, plutôt logique, car c’est le moment qui veut ça : "c’est le rôle d’un président de la République de savoir s’adresser à tous et surtout sensibiliser les jeunes aussi bien aux gestes sanitaires et à quelque chose de beaucoup plus grave qui est une atteinte à nos valeurs et qui est symbolisée par Samuel Paty".

Plan de relance : "nous avons déployé à peu près 50 milliards"

En visite à Marseille le 2 septembre 2021, Emmanuel Macron a annoncé un plan d’un milliard, en plus de ce qui a été dépensé pour la crise et ce qui a été annoncé lors de l’annonce du plan de relance de 100 milliards. De ces 100 milliards d’euros, "nous en avons aujourd’hui déployés à peu près 50 milliards", souligne la ministre déléguée à l’Industrie. Un montant qui était "l’objectif" pour la fin de l’année 2021 : "donc nous allons rehausser cet objectif".

Trois axes de développement ont bénéficié de ces sommes : "première direction, la transition écologique et énergétique", explique la ministre déléguée, notamment dans la rénovation thermique via, entre autres, "des augmentations très importantes de la Prim’Renov qui permet à des particuliers de rénover leur appartement, leur maison". Mais aussi avec les aides à l’achat de véhicules propres et au travail sur "la décarbonation de l’énergie".
"Deuxième pilier : la compétitivité. Baisse des impôts de production, 10 milliards d’euros. Ça c’est immédiat, ça va permettre aux entreprises qui produisent en France de plus produire et de recruter", souligne Agnès Pannier-Runacher. "Troisième pilier : c’est la cohésion sociale" avec des investissements "dans les compétences, dans la formation" alors que les entreprises sont en manque de main d’œuvre et ont du mal à recruter. "Et c’est notamment le plan ‘1 jeune 1 solution’."

La ministre déléguée à l’Industrie annonce que tout ça est la raison pour laquelle "notre économie va bien, qu’elle redémarre fort, enfin, elle va aussi bien que possible dans une sortie de crise ; et surtout, que le taux de chômage que nous avons aujourd’hui, est quasiment le même de celui d’entrée de crise, lequel taux de chômage était le plus bas que nous avions eu depuis dix ans".

 

Agnès Pannier-Runacher : "L’économie, aujourd’hui, elle tourne à 99%"

Nombre d’entreprises survivent toutefois depuis le début de la crise avec les aides, dans le cadre du plan du "Quoi qu’il en coûte" lancé par le gouvernement et auquel un terme a été mis. De quoi, selon certains, expliquer les bons chiffres de l’économie et du chômage. "C’est une fausse idée", s’exclame Agnès Pannier-Runacher. "L’économie, aujourd’hui, elle tourne à 99%", précise la ministre déléguée qui souligne également que les demandes d’aides en juillet 2021 ont été "dix fois inférieures à celle d’il y a un an".

"Aujourd’hui, mécaniquement, on soutient beaucoup moins d’entreprises. D’où la sortie du ‘Quoi qu’il en coûte’ et le fait de faire du sur-mesure pour les secteurs qui sont empêchés de travailler."

"Cette dette, il va falloir évidemment la rembourser, mais pas la semaine prochaine"

Le corollaire du plan massif d’aides et de relances, c’est une explosion de la dette de la France, qui inquiète nombre d’économistes. "C’est le propre des États d’être capables de gérer dans le long terme", explique toutefois Agnès Pannier-Runacher. "Cette dette, il va falloir évidemment la rembourser, mais pas la semaine prochaine", souligne-t-elle. Selon elle, ce sera "la croissance" qui va permettre le paiement de la dette via la génération "de cotisations sociales" ou encore des "impôts sur les sociétés" qui permettront de "rembourser cette dette". "C’est ça le projet que nous proposons."

La ministre déléguée tient à rappeler que "cette crise est la plus importante que nous ayons eue d'un point de vue économique depuis 1929". Quant à l'objectif de croissance de 6% en 2021, "c'est ce que semblent indiquer tous les économistes, je n'ai pas de raison de ne pas les croire !", affirme-t-elle.

 

Pénuries de médicaments : "Nous agissons au lieu de nous agiter, c'est la différence avec les gouvernements précédents !"

Certains secteurs comme l'automobile ou le médicament connaissent des pénuries. "Les mesures qui viennent d'être annoncées de mettre en place des stocks de 2 mois sur une série de médicaments est une mesure travaillée depuis 3 ans, explique Agnès Pannier-Runacher. Nous mettons en œuvre cette mesure pour contrer les pénuries, nous agissons au lieu de nous agiter, c'est la différence avec les gouvernements précédents ! Par ailleurs, nous souhaitons augmenter les médicaments en France, il faut renverser la vapeur et c'est ce que nous faisons, assure-t-elle. Nous finançons depuis septembre plus d'une centaine de relocalisations de chaînes de production : médicaments, vaccins, dispositifs médicaux".

Dans le secteur automobile, "il y a deux types de tensions, détaille la ministre déléguée. Des tensions sur les matières premières, qui semblent en phase de résolution même si on n'est pas revenu à un équilibre de marché normal. Il y a aussi les semi-conducteurs : la crise sanitaire a eu pour effet d'accélérer l'utilisation de toutes les technologies numériques. Les pays se sont mis massivement à mettre ces puces, des tout petits composants qui ne coûtent rien à la production partout, pour améliorer le télétravail, dans l'électronique de loisir, dans les voitures. Ces multiples développements font qu'aujourd'hui on a un très grand décalage entre la demande et l'offre. Mais là encore nous agissons, même si ça prendra un peu de temps", affirme-t-elle.

 

Agnès Pannier-Runacher : "Il ne faut pas attendre le vaccin français pour se faire vacciner"

Sur les vaccins, "plus de 100 millions de doses ont été livrées en France et on continue à recevoir beaucoup de vaccins, souligne Agnès Pannier-Runacher. Par ailleurs, on a commencé en avril les dons de doses de vaccins pour les pays qui en avaient besoin, notamment l'AstraZeneca puisque c'est le premier laboratoire qui a signé l'accord pour permettre ces dons. Nous allons poursuivre ces dons, sans limite sur la nature des vaccins".

Certains Français hésitent sur la vaccination et attendent le vaccin français. "Il ne faut pas attendre le vaccin français !, estime la ministre déléguée. Sur Sanofi, ils sont en phase 3, c'est-à-dire qu'ils terminent leur essai clinique et ils devraient annoncer leurs résultats dans les prochaines semaines et lancer leur autorisation de mise sur le marché, avec un objectif de fin d'année pour la mise à disposition des premières doses".

 

 

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