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Natacha Polony s'insurge contre les "nouveaux inquisiteurs" du bien

Par La Rédaction

Natacha Polony, nouvelle directrice de la rédaction de Marianne et co-auteur du livre Délivrez-nous du bien, écrit avec Jean-Michel Quatrepoint, était l’invitée d’André Bercoff ce jeudi matin.

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Natacha Polony signe avec Jean-Michel Quatrepoint un essai à charge contre les nombreuses mesures liberticides adoptées ces derniers temps par la société. Le mouvement #Meetoo, l’éducation positive, l’islamophobie, le véganisme, etc, sont des conceptions instaurées par des élites intellectuelles et politiques, qui selon les deux auteurs, relèvent du minoritarisme.

« En plein mouvement #Meetoo, je discutais avec Jean-Michel Quatrepoints, et je lui disais que j’étais profondément déprimée, car je me voyais finir ma vie dans un monde où je ne pourrais plus boire un verre de vin, manger une côte de boeuf, où il faudra faire tamponner en préfecture un document pour aller draguer. Je trouve ce monde désespérant », explique Natacha Polony à propos de la genèse de son livre, dont le sous-titre est “Halte aux nouveaux inquisiteurs”.

Les deux auteurs ont donc réfléchi à ce qui reliait toutes ces causes entre elles. « Ce qui les relie, c’est un mouvement spécifique que l’on a appelé le minoritarisme, c’est-à-dire que la société est fondée sur des minorités qui se battent pour faire valoir leurs intérêts et leur conception du bien », explique Natacha Polony. « C’est comme cela que fonctionne la société américaine, sauf que nous sommes dans une société française où l’État détermine au nom du citoyen la préservation du bien commun. Donc, cette conception qui nous est dictée et qui relève de la globalisation culturelle d’un impérialisme est en train de nous imprégner », estime-t-elle.

Un phénomène qui serait particulièrement frappant en ce qui concerne le féminisme, souligne-t-elle. « On observe un recul du féminisme à la française », estime Natacha Polony. « Quand on voit ce qu’il était possible de dire en tant que féministe il y a encore 15 ans (...) avec des grandes voix qui défendaient la galanterie à la française (...) tout cela a été balayé ». « Ce qui relie toutes ces causes, même les questions d’éducation des enfants, explique-t-elle, c’est ce principe que des minorités, au nom du bien, veulent dicter leur vision du monde à l’ensemble des citoyens et le font toujours d’un point de vue religieux et non pas politique (...), où l’on culpabilise les gens. »

Les gens seraient donc infantilisés dans leurs choix ? « Ce qui est très intéressant, note l’auteur, c’est que l’on prend les adultes pour des enfants, mais l’on prend également les enfants pour des adultes. Notamment avec ce mouvement que l’on appelle l’éducation positive, qui explique aux parents qu’ils sont des mauvais parents et qu’ils doivent oublier leur bon sens. Vous avez des spécialistes qui expliquent qu’un parent n’a rien à imposer à un enfant. Nous sommes dans une belle démocratie uniforme, où enfants et adultes, il n’y a aucune différence. Il n’y a pas de hiérarchie et il y a surtout cette façon de détruire par un discours d’expert ce qui relève du bon sens et de la capacité du citoyen à faire ses propres choix », conclut Natacha Polony.

“Délivrez-nous du bien ! Halte aux nouveaux inquisiteurs”, de Natacha Polony et Jean-Michel Quatrepoint, publié par les Éditions de l'Observatoire.

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