Ce premier morceau donnera son titre à un nouvel album prévu le 28 février 2020, dont l'AFP a pu écouter deux autres extraits. "Quand je refais un disque, ce n'est pas pour refaire un disque: j'éprouve le besoin créatif de me remettre à écrire, de faire de la musique" expose le moustachu débonnaire à l'AFP.
Depuis 2013 et son album "Deux fois l'infini", l'homme n'a pas chômé, entre "tournée familiale, disque familial (avec ses enfants musiciens Matthieu, dit M, Joseph et Anna dite Nach), mon livre ("Le dictionnaire de ma vie"), un disque hommage à Brassens avec des comédiens, un disque hommage à Henri Salvador (orchestré par ses soins)", énumère-t-il.
Un des premiers morceaux à jaillir fut donc "Tout ce qu'on veut dans la vie". "C'est le single feelgood. C'est important, il y a tellement de choses qui nous tirent vers le bas. Évidemment qu'il y a des choses dramatiques, on le sait. Mais il y a des choses belles dans l'être humain. J'avais envie de parler de ça".
- "De l'amour dans leur café" -
C'est une chanson qui parle d'amour, au sens large, au rythme d'une guitare primesautière. "On parle du pouvoir, de l'argent, mais le sentiment qui mène le monde, qui rend le plus heureux les gens qui l'ont, c'est ça, je ne parle pas seulement de l'amour physique mais du sentiment qui fait qu'on se sent faisant partie d'un tout", poursuit-il, lunettes cerclées sur le nez.
"On vit dans une époque qui en a vraiment besoin. Il y a une petite frange de la population qui trouve trop +bisounours+ cette +sensiblerie+, mais mettez leur de l'amour dans leur café du matin et ils seront contents", sourit-il.
Un autre morceau, "Si javais su", qui parle de séparation et ne sort pas dans l'immédiat, séduit par ses arrangements entre cordes symphoniques et guitare andalouse.
- "Citoyen comme un autre" -
"J'adore les guitares gitanes, acquiesce le chanteur de 71 ans. Cet été, j'ai rencontré Chico et les Gypsies, on est devenu copains. Il y a un mur de dix guitares sur scène, c'est à tomber par terre, les gens sont fous, dansent. Je veux absolument faire, je l'ai dit à Chico, une version flamenco de ma chanson, dans une émission télé ou refaire une adaptation avec eux".
Enfin, "Comme un chasseur de papillons", qui sortira également plus tard, évoque le monde de l'enfance. "Oui, c'est vraiment ça, l'envie d'y retourner ou d'y rester, décortique-t-il. On ne peut pas y rester les deux pieds dedans, mais y garder un bout de pied, il le faut quand on est artiste".
Il ne vit pas pour autant dans sa bulle. "Des gens disent +vous êtes chanteur, vous vivez dans un monde à part, vous êtes bourrés de pognon+" (rires), mais on est un citoyen comme un autre", commente-t-il.
L'auteur de "Anne, ma soeur Anne" (1985), référence à Anne Frank et mise en garde contre le retour de l'antisémitisme, est ainsi conscient des montées des nationalismes/extrémismes en Europe, "malheureusement". "Mais on est dans un pays où - contrairement à d'autres en Europe (il touche le bois de son bureau à ce moment là, ndlr) - cette idéologie n'arrivera jamais à prendre le pouvoir".
Il est toujours aussi amoureux de la France. "Je suis un migrant de la deuxième génération, mes parents (Andrée Chedid, poétesse, Louis Selim Chedid, biologiste ndlr) sont venus en France d'Egypte. Ils se sont adaptés, ont adoré ce pays, un pays extraordinaire".