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Yann Le Floch : "Pour les banquiers centraux, la confiance technologique est un phénomène nouveau"

La valeur d'une monnaie est une histoire de consensus et rien d'autre, affirme Yann Le Floch, expert des monnaies digitales, ingénieur des Mines de Paris, certifié en blockchain du MIT. Il était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

Yann Le Floch
Yann Le Floch, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Selon  Yann Le Floch, la confiance qu'on accorde au bitcoin dérange les économistes et financiers traditionnels.

 

Yann Le Floch : "Les cryptomonnaies sont un outil qui peut être utilisé à des fins vertueuses comme à des fins pas du tout vertueuses"

"La crypto, c’est comme toute technologie : vous pouvez faire beaucoup de choses très bien et beaucoup de choses moins bien. D’ailleurs, je préfère le terme digital money. Car quand on dit crypto, on a l’impression qu’on se retrouve dans des grottes avec des hackers avec des capuches, ça a un côté caché", a déclaré avant toute chose Yann Le Floch.

Quelle est donc la différence fondamentale entre l’euro et le dollar d’une part et les cryptomonnaies d’autre part ? "Là où il y a une forme de concurrence, c’est que ce sont des monnaies qui n’ont pas exactement la même nature. L’euro et le dollar sont assez stables dans le temps par rapport à leur pouvoir économique dans la vraie vie. Le bitcoin, on a vu que ça a pris énormément de valeur. Donc, c’est un actif spéculatif. Sur ces sujets crypto, arrêtons de polémiquer, c’est un vrai outil technologique qui a une vraie valeur technologique qui a de la valeur technologique, sociale, qui peut avoir énormément de valeur y compris sur les aspects environnementaux, sociétaux, collectifs. C’est un outil qui peut être utilisé à des fins vertueuses comme à des fins pas du tout vertueuses."

 


Est-ce vrai que le bitcoin permet de blanchir plus facilement de l’argent ? "L’idéal, quand vous voulez blanchir de l’argent, c’est d’avoir du cash, de l’or ou des diamants. Donc, quelque chose qui est très difficilement traçable. Via les cryptos c’est assez simple : sur le bitcoin, toute la chaîne de paiement depuis le début de l’histoire du bitcoin est enregistrée, et elle est publique. Imaginez que les autorités compétentes savent analyser ça. Ils savent analyser à qui appartient l’adresse publique. Ils savent décrypter la cryptomonnaie", a expliqué Yann Le Floch.

"La valeur d’une monnaie, c’est une histoire de consensus et de confiance dans un collectif humain"

Et Christine Lagarde, a-t-elle raison de dire que le bitcoin ne vaut rien ? "Oui, les monnaies ne valent rien parce que c’est une histoire de confiance. Quand les peaux de banane ou les pierres étaient des instruments d’échange et d’économie, est-ce que ça avait de la valeur ? Donc, c’est une histoire de consensus et de confiance dans un collectif humain. La confiance qu’on accorde au bitcoin, c’est ce que j’appellerais du 'goodwill économique'. C’est ça qui dérange les économistes et financiers traditionnels. On leur dit : 'c’est de la confiance pure technologique', pour eux c’est un phénomène nouveau.

Je pense qu’il y a une double approche. Il y a la volonté de protéger son pouvoir, le pouvoir de l’ordre monétaire actuel. Si ça pouvait aller au-delà dans les pays émergents, il y aurait une difficulté pour les banques centrales à contrôler ces sujets. Quand Christine Lagarde met en avant le fait qu’il y a des risques pour l’investissement, elle a raison", a répondu Yann Le Floch.

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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