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Violence : "La France est un cas à part, il faut donc des moyens à part"

Pierre-Marie Sève, délégué général de l’Institut pour la Justice, Véronique Monguillot, veuve de Philippe Monguillot, chauffeur de bus sauvagement tué par une bande, à Bayonne et leur fille Marie Monguillot étaient les invitées de “Bercoff dans tous ses états".

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Pierre-Marie Sève, Véronique et Marie Monguillot, invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pour Véronique Monguillot, "l'essentiel évidemment, c’est la perte brutale et extrêmement violente" de son époux. "Mes filles sont orphelines de leur papa. Vivre avec ça, ce n’est pas une vie, c’est une survie. Maintenant ce que je retiens, c’est cette violence extrême qui est installée dans notre pays. On tue pour un masque et un titre de transport à un euro vingt. Il y a aussi la violence par un regard, la violence par une parole, etc.", juge la veuve de Philippe Monguillot.

"En France, il y a trente ans et même après, ce n’était pas comme ça. Aujourd’hui c’est le quotidien et au quotidien, on ne peut pas vivre comme ça", juge Véronique Monguillot. "On laisse tout faire, on n’agit pas. C’est la porte ouverte à la violence quotidienne, tout le temps, tous les jours, pour x raisons. Pour un regard, pour une place de parking, etc. On peut régler des problèmes par la parole, on ne doit surtout pas régler des problèmes par la violence, jusqu’à tuer, c’est impossible".

 

"Le climat de violence au quotidien est bien présent"

Cette violence quotidienne, Marie Monguillot l'expérimente tous les jours. "Quand je sors dans la rue maintenant toute seule, je ne suis pas sereine, je me retourne toutes les minutes pour regarder s’il n’y a pas quelqu’un qui m’a vue", explique-t-elle. "J’habite à Bayonne et même dans une petite ville comme ça, conviviale et tout, on n’est plus tranquille. Je pense que l’on sent le climat de violence au quotidien. L’agression de Papa a fait que je suis encore plus sur le qui-vive. Le climat de violence au quotidien est bien présent".

"Quand je sors au petit Bayonne avec des copines, on se dit qu’il faut rester à 4 minimum ensemble et on ne reste pas toute seule. Il m’arrive de me faire klaxonner sans aucune raison, qu’on me siffle, etc. Il y a 3 ou 4 ans, lors des fêtes de Bayonne, quelqu’un m’a suivie quasiment jusqu’à la maison. La personne a vu que je ne faisais que de me retourner et a arrêté au bout d’un moment. J’ai voulu faire exprès d’aller voir une autre personne, faire semblant de la connaître, pour que la personne qui me suivait me lâche. On n’est plus tranquille quand on sort", juge la fille de Véronique Monguillot.

 

"La France est toujours en queue de classement européen"

Selon Pierre-Marie Sève, "il n’y a pas qu’un sentiment d’insécurité", comme le dit le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti. "On ressent un climat pesant, un climat tendu et un climat ou la violence peut sortir à partir de n’importe quel moment en France. Il faut bien comprendre, je le redis, que cela n’est pas une situation normale. La France est dans une situation particulière de violence qui n’existe pas ou beaucoup moins dans les autres pays, notamment occidentaux. Il y a un classement très connu, dont je parle très souvent qui est le classement Numbeo qui classe selon les pays, comment les habitants et les touristes se sentent. Il se trouve que la France est toujours en queue de classement européen", explique le délégué général de l’Institut pour la Justice.

"En Europe, il n’y a, à peu près, pas de pays, où l’on se sent plus en insécurité qu’en France. Les statistiques sur la violence et sur la criminalité sont toujours difficiles à manipuler mais il y a un indicateur qui est utile : le nombre d’homicides. L’Italie, qui a toujours eu mauvaise réputation, notamment à cause de la mafia, n’a enregistré que 250 homicides en 2020. En France, il y en a eu 800 alors qu’on a, à peu près la même population", explique Pierre-Maris Sève. "Les homicides sont exclusivement la pointe de l’Iceberg. Si on a quatre fois plus d’homicides en France qu’en Italie, on a quatre fois plus de violences toutes catégories confondues. La France est un cas à part, il faut donc des moyens à part".

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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