Les élèves ont repris le chemin de l’école. Mais dans quel état vont-ils retrouver l’institution scolaire ? Focus sur un système en décomposition à l’heure de la rentrée scolaire.
A l’origine de la bullshit bienveillance
Les élèves, petits ou grands, ont retrouvé les bancs de l’école. Dans un système en décomposition. Pour Matthieu Grimpret, enseignant et auteur de "Bullshit Bienveillance" publié aux éditions Magnus, le pédagogisme, voila l’ennemi. "Il s’est installé à l’époque du marxisme triomphant, dans les années 60. C’est une approche pédagogique d’essence marxiste, de mon point de vue. A savoir le conflit comme la base de la relation d’éducation entre le maître et l’élève. L’idée c’est de déconstruire la relation traditionnelle qui consistait pour l’élève à recevoir le savoir que transmettait le maître" explique-t-il.
"L’élève doit devenir législateur et souverain. Je cite Jean Piaget. Ce que je montre dans ce livre, c’est que l’affrontement entre l’élève et le maître, a neutralisé tout le monde. Et l’élève, et le prof. Et cela aboutit sur du vide. C’est ce que j’appelle la vitrification de l’école. Comme dans une guerre nucléaire. Faute de combattants, cela aboutit au vide. Et c’est sur ce vide que la bullshit bienveillance s’est installé" ajoute Matthieu Grimpret.
L’élève, prince de la rentrée scolaire ?
Pour ce dernier, la matrice institutionnelle, c’est 1981, voire 1990 avec la loi Jospin qui a gravé dans le marbre de la loi que l’élève doit être au centre du système. "Mais l’élève est un enfant. Il n’est pas encore mûr" explique-t-il. "Malheureux la ville dont le prince est un enfant". Une maxime qui pourrait s’appliquer à de nombreux systèmes...
"Je ne me suis jamais soumis à cette bullshit bienveillance. Ce qui a pu me valoir des soucis avec mes collègues" conclut Matthieu Grimpret. Quant à ceux qui se sont soumis à ce système, ils sont aujourd’hui les esclaves d’enfants que l’on n’accompagne plus à grandir, et cela dans la plus totale bienveillance.
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