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Philippe Bornet : "Le tyran doit gouverner sans arrêt par la contrainte"

Philippe Bornet, docteur en médecine et essayiste, auteur de “Aujourd’hui la tyrannie” aux Presses de la Délivrance, était l’invité de “Bercoff dans tous ses états".

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Philippe Bornet, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Pour Philippe Bornet, "ce livre est en quelque sorte la contrepartie, le miroir, du premier opus. C’est plutôt un compliment d’être dictateur si l’on en croit le philosophe Cicéron. C’est l’homme qui légalement va être amené à restaurer l’ordre. Il a une mission, qui peut être limitée dans le temps et il a tous les pouvoirs", explique-t-il.

"On a eu de grands dictateurs dans l’histoire", raconte l’essayiste au micro de Sud Radio. "On peut approuver évidemment ou pas leurs actions politiques. Charles de Gaulle était un dictateur, il l’a écrit lui même. Il l’a mis noir sur blanc. Une fois qu’il a été au pouvoir, il l’a écrit en se félicitant et en disant même : 's'il le fallait, je recommencerai’", explique l’auteur de Aujourd’hui la tyrannie.

 

"Le tyran a la puissance mais (...) n'a pas l'autorité"

"Le tyran, lui, c'est différent. Il faudrait que je revienne juste deux minutes, sans vouloir être pédant, sur la souveraineté. Vous savez, la question centrale de la politique c’est : qu’est-ce qui permet d’établir la souveraineté ? Qu’est-ce qui donne le droit de dire tu obéis ou je te tue ?", juge Philippe Bornet. "Il y a deux composantes dans la souveraineté, il y a la puissance, la potestas, et il y a l’autorité, en latin auctoritas. La potestas c’est très simple, c’est la puissance, c’est le muscle, c’est la capacité de disposer d’une armée, d’une police, etc.".

"Mais, l’auctoritas en fait, elle vient des dieux si vous voulez. C’est une capacité à se faire obéir sans la contrainte", explique l’essayiste. "Le Tyran, lui, il a la puissance, mais comme il n’est pas légitime, il n’a pas l’auctoritas, il doit gouverner sans arrêt par la contrainte. Pour le citoyen ou pour le sujet, cela devient insupportable. Tout ce qui est commandé, le souverain l’obtient par le contrôle de la pensée, l’armée, la police, les services secrets. Si vous voulez, on ne vit plus, on étouffe. Les exemples ne manquent pas à la surface de la terre", estime-t-il.

 

"Le Roi était revêtu d'une puissance morale colossale"

"On peut remonter dans l’histoire de France. Louis XIV gouvernait un pays de 25 millions d’habitants, déjà, avec à peu près 400 fonctionnaires. Il avait une armée de 400.000 hommes aussi", explique-t-il. "Les 400 fonctionnaires grattaient le papier avec une plume d’oie et les ordres du Roi mettaient quatre jours pour rejoindre Paris à Perpignan".

"Il n’y a jamais eu de révoltes. C’était le Roi, il était revêtu d’une puissance morale colossale. Il y avait une verticalité mais en même temps, une transcendance si vous voulez. Louis XIV gouvernait au nom de Dieu, il rendait lui-même des comptes à Dieu. Alors quand vous êtes dans cette situation, les gens obéissent", juge Philippe Bornet.

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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