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Législatives : la proportionnelle serait quelque chose "d'abominable"

André Bercoff reçoit Frédéric Rouvillois, essayiste, romancier et juriste français sur le thème : La réforme de la proportionnelle est-elle inévitable pour préserver la démocratie française ?

législatives
Frédéric Rouvillois, invité d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

"Qu’on soit heureux ou pas des résultats des législatives, je crois que c’est quelque chose qui normalement n’aurait pas dû arriver juge Frédéric Rouvillois. Ce qui caractérise les miracles, c’est qu’ils ne se reproduisent pas. On a 89 députés d’un parti qui était jusqu’alors ostracisé du fait du scrutin majoritaire. Cela ne veut pas dire que la fois d'après on va en avoir une centaine, on peut très bien revenir à beaucoup moins."

"Vous avez bien vu, au sein même des instances dirigeantes du Front National, cela a été une espèce de surprise. Personne ne s’y attendait explique le juriste. Il y a un côté miraculeux, un côté totalement inattendu. L’un des intérêts de la proportionnelle, vous savez qu’avec ce système le Rassemblement National n’aurait pas eu 89, mais sans doute 120 ou 130 députés."

 

Législatives : les arguments pour le suffrage proportionnel "étaient valables sous la IIIe République"

"Quand je faisais mes études de droit, on m’expliquait que c’était abominable, que c’était une chose atroce qui empêcherait totalement le système de fonctionner" explique-t-il à propos de la mise en place du suffrage proportionnel pour les législatives. "J’ai gobé ça comme n’importe quel étudiant sans m’apercevoir que les arguments que l’on me donnait étaient des arguments valables au moment où ils étaient mis en place, c’est-à-dire sous la IIIe République."

"C’était une époque où le Parlement était l’organe dominant où il faut nécessairement, pour le coup, avoir des majorités relativement stables. Par contre ces arguments ne sont plus du tout recevables sous la Ve République. On le sait bien, c’est le président de la République qui est au centre du jeu. Le président de la République n’est pas élu au scrutin proportionnel" explique Frédéric Rouvillois au micro de Sud Radio.

 

En Israël, "les ministres dépendent directement de la majorité"

"L’exemple d'Israël est un exemple extraordinairement intéressant. Il nous est renvoyé à la figure par les partisans du scrutin majoritaire. Ce n'est pas un argument pertinent pour plusieurs raisons explique le juriste. D’abord, le scrutin proportionnel a été établi en Israël à l’origine en 1948, lors de la fondation de l’État d'Israël. Il fallait que toutes les différentes communautés se sentent plus ou moins représentées juge-t-il. La conséquence c’est qu’on a mis un seuil de représentation à l’époque qui était incroyablement bas, un seuil de 1%. Autrement dit, dès 1% vous pouviez avoir un représentant à la Knesset."

"Maintenant le seuil est à 3,25%, ce qui a fait hurler certains en expliquant que certains partis, notamment les partis arabes ne pouvaient plus être représentés parce qu’ils avaient moins de ce chiffre. C’est un exemple particulier à cause de ce seuil extrêmement bas et deuxièmement parce que c’est la Knesset qui est l’organe dominant. Le président Israélien n’a quasiment aucun pouvoir raconte l’essayiste. Les ministres dépendent directement de la majorité, ou des majorités qui vont se constituer à la Knesset".

 

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Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h dans Bercoff dans tous ses états Sud Radio.

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