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Fabrice Coudour : "La crise énergétique est due aux choix politiques et au marché de l’énergie"

Crise énergétique, comment affronter l’hiver ? Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT en Savoie, hydraulicien au sein du groupe EDF et Valérie Faudon, déléguée générale de la Société Française de l’Énergie Nucléaire (SFEN), étaient les invités de “Bercoff dans tous ses états".

Fabrice Coudour
Fabrice Coudour et Valérie Faudon, invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Comme l'expliquent nos deux invités Fabrice Coudour et Valérie Faudon, la crise énergétique actuelle est due en moindre partie à la guerre russo-ukrainienne, mais beaucoup plus à la situation qui s'est créée sur le marché de l'électricité.

 

Fabrice Coudour : "On a des sites de production qui ferment et des besoins qui augmentent"

"Ce qui se passe n’est pas une fatalité. On arrive au bout de 20 ans de business et de trafic autour de l’énergie qui ne fait que détruire les acquis des 50 ans de l’entreprise nationalisée EDF. La situation a deux causes, que le gouvernement chercher à masquer derrière la guerre en Ukraine, qui ne fait qu’amplifier les choses. La raison de la situation, ce sont les choix politiques et le marché de l’énergie, l’angle technique et l’angle économique donc.

Cela fait 20 ans que la ligne de la rentabilité et de la profitabilité pousse à fermer des unités de production comme les centrales à charbon et Fessenheim ou des sites de stockage, de gaz par exemple, et également abandonner les projets de dimensionnement. Cela, alors qu’on sait tous que la consommation d’électricité augmente. On est face à une équation : il y a d’un côté des sites de production et de stockage qui ferment et, de l’autre, des besoins qui augmentent. On est au pied du mur", a expliqué Fabrice Coudour.

Valérie Faudon : "Paradoxalement, les énergies renouvelables sont subventionnées, alors que le nucléaire ne l’est pas"

Pour Valérie Faudon, la situation actuelle est due à la libéralisation à marche forcée du marché de l’électricité. "Il y avait un malentendu comme quoi la dérégulation, la libéralisation du marché faisait baisser les prix. On y est arrivés sur le marché des télécoms, et il y a eu cette idée au début des années 2000, que si on libéralisait le marché de l’électricité, les prix allaient baisser. En fait, les prix ont augmenté du fait de la libéralisation. Ils n’ont pas reconnu que pour faire de l’électricité, il faut des infrastructures, des infrastructures publiques, qui s’amortissent sur 20, 30, 40 ans. Cela ne fonctionne pas avec un marché à un jour. Les premiers à avoir re-régulé, c’est d’ailleurs les Anglais.

Le deuxième malentendu, c’est qu’on n’avait pas besoin de moyens pilotables. Il faut savoir que l’électricité, ça ne se stocke pas. Cela veut dire qu’à tout instant, il faut avoir de la production. En plus de l’éolien et du solaire, il faut donc des moyens pilotables que sont les centrales nucléaires, les centrales à charbon, les centrales à gaz et l’hydroélectricité. Mais le paradoxe, c’est que les énergies renouvelables sont subventionnées, alors que le nucléaire ne l’est pas."

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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