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Abigaëlle Penalba : "Le darkweb est un marché sans contrôle et sans possibilité de réclamation"

Abigaëlle Penalba, enseignante et formatrice, et Pierre Penalba, commandant du service de lutte contre la cybercriminalité de Nice, tous les deux auteurs de "Darknet" (Éditions Albin Michel), étaient les invités de "Bercoff dans tous ses états".

Pierre et Abigaëlle Penalba
Pierre et Abigaëlle Penalba, invités d’André Bercoff dans "Bercoff dans tous ses états” sur Sud Radio.

Sur le darkweb, on peut trouver des armes, les services de tueurs à gage, des images pédopornographiques et de torture. Mais c'est aussi un merveilleux outil d'accès à l'information et d'expression, ont expliqué Abigaëlle Penalba et Pierre Penalba.

 

Pierre Penalba : "Aux États-Unis, les sites de tueurs à gage sont souvent tenus par des agents fédéraux"

Pourquoi ces sites continuent-ils de proliférer ? "À partir du moment où il y a de la demande, il y a une offre. Ceci dit, tous les sites ne sont pas de vrais sites proposant telle ou telle chose illégale. Aux États-Unis, les sites de tueurs à gage sont souvent tenus par des agents fédéraux. Du moment que vous avez fait votre demande et donné votre argent, vous allez en prison", a expliqué Pierre Penalba.

 


Est-il possible de bloquer l’accès au darknet ? "Cela se fait. En Chine, les autorités font la chasse aux nœuds d’entrée, pour éviter que leurs citoyens n’accèdent au darknet. De manière générale, techniquement c’est possible. Mais ce n’est pas possible d’un autre côté parce qu’avec une information codée, il va falloir décrypter tous les chiffrements sur le réseau. Les Chinois essaient de le faire en ce moment, mais ça ne marche pas. En plus, si vous empêchez les gens de chiffrer leurs données, vous empêchez quiconque d’avoir une vie privée. Vous donnez votre numéro de carte bancaire sans chiffrage, votre numéro de carte bancaire va circuler librement", a répondu Pierre Penalba.

Abigaëlle Penalba : "Il y a aujourd’hui des médias de premier plan qui sont présents dans le darknet"

"C’est un marché, mais c’est un marché sans contrôle et sans possibilité de réclamation. Ensuite, il a des médicaments : ce sont soit des médicaments qui ne sont pas en vente libre dans le pays en question, soit des médicaments qui vont être détournés pour d’autres usages, pour la masse musculaire par exemple. Sauf qu’à un moment donné, ce que vous achetez sur le darknet va se retrouver dans le monde physique. Et dans le monde physique, il y a les douanes. Pour trafiquer des armes, ils vont par exemple les démonter et les introduire dans différents objets pour les cacher", a raconté Abigaëlle Penalba.

 


En plus de tous ses usages illégaux, le darknet est un formidable outil pour contourner la censure. "Dans ces pays soumis à la censure, le darknet sert de porte dérobée pour permettre l’accès à l’information et l’expression. Il y a aujourd’hui des médias de premier plan comme le New York Times et la BBC qui sont désormais présents dans le darknet. Et d’autre part, il y a des systèmes comme SecureDrop qui permettent à des lanceurs d’alerte et des journalistes qui vivent dans ces pays d'avertir la presse internationale", a raconté Abigaëlle Penalba.

Comment protéger les enfants face au darkweb ? "Hélas, c’est facile d’accéder au darkweb. Il faut télécharger le navigateur Tor. C’est à la portée d’un ado de 9-10 ans. D’un point de vue technologique, certains parents peuvent se sentir dépassés. Mais c’est justement votre rôle en tant que parent ou grand-parent, à savoir l’éducation, la prévention. Il est absolument indispensable de prévenir en amorçant le dialogue, en mettant en place certains contrôles, mais de façon claire avec l’adolescent et surtout en ayant une certaine bienveillance, en l’invitant à dialoguer et en l’avertissant des dangers qu’il pourrait courir."


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Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

Retrouvez “Le face à face” d’André Bercoff chaque jour à 12h30 dans "Bercoff dans tous ses états" Sud Radio.

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