C’est une décision qui a engendré un petit tremblement de terre dans le microcosme politique français. La chaîne de télévision TF1 a en effet annoncé ce mardi qu’elle organiserait un débat télévisé le 20 mars prochain, un mois avant le premier tour de l’élection présidentielle, réunissant les cinq "principaux candidats" : Marine Le Pen, Emmanuel Macron, François Fillon, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Or, les autres candidats à la présidentielle, assurés ou pas d’avoir les 500 parrainages d’élus obligatoires, ne digèrent pas le fait d’avoir été écartés de la sorte.
Dupont-Aignan appelle au boycott de TF1
Le plus virulent est peut-être Nicolas Dupont-Aignan. Le candidat de Debout la France a publié un communiqué mardi soir, appelant les Français à boycotter TF1 et parlant d’un "mode de sélection arbitraire", qui remet en cause "l’égalité républicaine" et est "totalement contraire à l’esprit des institutions de la Ve République". Le candidat se réclamant du gaullisme a notamment directement interpellé sur Twitter le chef du service politique de TF1, Christophe Jakubyszyn.
.@chrisjaku Quelle #équité ? Mon temps de parole sur @TF1 : 0,3% en 2016 ! Le score de @DLF_Officiel Régionales déc. 2015 : 4% (6,5% en IDF)
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) 22 février 2017
Jadot : "Je trouve ce choix absolument choquant"
Interrogé par BFMTV, le candidat EELV Yannick Jadot s’est montré tout aussi choqué. "Je trouve ce choix absolument choquant. On a pu lors des débats de primaires arriver à gérer des plateaux de plus de cinq candidats. C’est le respect de la démocratie. Une campagne électorale, ça doit être l’équité et l’égalité. Sinon, ce n’est pas démocratique. TF1 doit accepter de participer au jeu démocratique de manière équitable, donc tous les candidats qui ont leurs 500 signatures doivent pouvoir débattre sur ce qui reste la première chaîne de télévision française", a déclaré celui qui pourrait malgré tout avoir retiré sa candidature d’ici-là au profit de Benoît Hamon.
Jean-Luc Mélenchon dénonce un "problème"
Invité, lui, au débat de TF1, Jean-Luc Mélenchon s’est lui aussi positionné contre le choix de la chaîne. Interpellé sur Twitter par Nicolas Dupont-Aignan, le leader de la France Insoumise est allé dans son sens. "C’est en effet un problème. Je considère que les sondages ne doivent pas dicter les lois du débat démocratique", a-t-il déclaré. Relancé par le candidat de Debout la France pour savoir s’il acceptait de conditionner sa participation à la présence des autres "petits" candidats, Jean-Luc Mélenchon n’a cette fois pas répondu.
.@dupontaignan C'est en effet un problème. Je considère que les sondages ne doivent pas dicter les lois du débat démocratique.
— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 22 février 2017
Marine Le Pen veut un débat ouvert à tous
Toujours sur Twitter, Marine Le Pen a elle aussi pris position contre ce débat restreint. Celle qui caracole en tête des sondages a ainsi déclaré qu’il serait "souhaitable" que tous les candidats retenus soient invités aux débats télévisés, ajoutant avoir "hâte" de débattre avec eux.
Il serait souhaitable que tous les candidats ayant obtenu leurs parrainages soient invités aux débats télévisés du 1er tour. MLP #Démocratie
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 21 février 2017
J'ai hâte de débattre mais naturellement avec tous les candidats ayant les parrainages sinon ce débat n'a aucun sens ! MLP #Démocratie
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 22 février 2017