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Corinne Lepage : "Je ne vais pas incriminer M. Bayrou, je n’ai pas de preuves"

Par Mathieu D'Hondt

Corinne Lepage, ancienne députée MoDem au Parlement européen et ex-ministre de l'Environnement, était ce vendredi l'invitée de Dimitri Pavlenko dans le Grand matin Sud radio.

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Après le Front national, c’est désormais au tour du MoDem d’être dans le collimateur de la justice dans l’affaire des soupçons d'emplois fictifs qui pèse sur plusieurs assistants parlementaires européens. Les juges soupçonnent en effet le parti de François Bayrou d’avoir fait rémunérer par le Parlement de Strasbourg des assistants qui travaillaient en réalité pour le MoDem. Un ancien collaborateur vient d'ailleurs de se signaler pour apporter de nouveaux éléments aux enquêteurs. Notre invitée du jour, Corinne Lepage, ancienne députée MoDem au Parlement européen, a réagi sur l’antenne de Sud radio.

Bonjour Corinne Lepage, cette combine systématique du MoDem au Parlement européen, vous l’aviez déjà racontée dans un livre intitulé "Les mains propres", paru il y a 3 ans. J’imagine que vous n’êtes pas surprise par ces nouvelles révélations.

Non, je ne suis pas surprise, sauf que ce que j’avais dit était beaucoup plus succin. À l’époque, javais simplement raconté qu'on m’avait demandé de mettre à disposition un assistant parlementaire, ce que je n’avais pas voulu faire. J’avais aussi noté que la cheffe de cabinet de François Bayrou était l’une des assistantes parlementaires de Marielle de Sarnez. Je m’étais arrêtée là, je n’ai rien dit de plus.

Vous disiez à l’époque qu’il y avait sans doute un système derrière puisque le MoDem vous avait clairement demandé de détacher l’un de vos assistants pour le parti. Et vous aviez refusé.

Oui et Jean-Marie Cavada, qui avait été élu UDF en 2004, m’avait dit que la même demande lui avait été faite et qu’il avait refusé aussi.

Est-ce que ça explique que vous en vouliez un peu à Emmanuel Macron, vu que le MoDem a eu un accord très favorable avec En marche pour les législatives, contrairement à votre mouvement et celui de Jean-Marie Cavada ? Y a-t-il un lien de cause à effet ?

Non pas du tout. D’abord je n’en veux pas du tout à Emmanuel Macron parce que je trouve que c’est un président formidable. Ensuite, je sais qu’il y a eu des discussions extrêmement rudes entre Richard Ferrand et François Bayrou qui avait des exigences extrêmement poussées. Or, nous sommes très nombreux à avoir rejoint M. Macron bien avant M. Bayrou, je dirais donc qu’il y a de la contestation, y compris dans les troupes d’En marche qui ont vu arriver des candidats n’ayant absolument pas fait campagne pour M. Macron durant la présidentielle et qui ont été parachutés par un accord d’appareil qui n’avait pas lieu d’être.

Pour en revenir à cette affaire des assistants parlementaires, pensez-vous que François Bayou était au courant de cette petite combine, visant à alléger la trésorerie du MoDem ?

Je ne vais pas l’incriminer car je suis juriste et je n’ai pas de preuves. Je dirais que la réponse à votre question est dans la conférence de presse qu’il a faite la semaine dernière, lorsqu'il a dit avoir lui-même veillé personnellement à ce qu’il n’y ait aucun emploi fictif. Ce sont ses propos. Ça veut donc dire qu’il a veillé à la manière dont les choses s’organisaient.

>> Retrouvez l'intégralité du podcast de l'interview :

 

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