La France est-elle en train de brader ses entreprises stratégiques à des nations étrangères ? Oui, pour Augustin de Colnet, qui a effectué une cartographie de ces ventes, discrètes, mais sensibles, sur les quinze dernières années.
Des entreprises stratégiques vendues à des mains étrangères
Une vente à la découpe. "Dans le domaine de l’intelligence économique, deux choix s’offrent à une entreprise : soit elle adopte une posture défensive, soit elle attaque en essayant de conquérir des parts de marché" explique Augustin de Colnet, professionnel en intelligence économique, diplômé de l’École de guerre économique. De ce constat est venue une étude. Celle portant sur la vente par la France d’entreprises stratégiques à des entreprises, et donc à des puissances étrangères.
Cette étude est disponible sur le portail de l’intelligence économique. Et ce constat, Augustin de Colnet l’a fait remonter sur une quinzaine d’années. En résumé, la souveraineté nationale de la France est battue en brèche depuis 15 ans par des gouvernements successifs. "Sur les 16 entreprises que j’ai mentionnées sur ma cartographie, 14 sont passées sous bannière américaine et deux sous le drapeau chinois" ajoute le diplômé de l’Ecole de guerre économique.
Des domaines particulièrement sensibles
Parmi ces entreprises cédées, certaines ont des intérêts directs dans des systèmes informatiques des pouvoirs publiques, voire de la Défense. Certaines participent de la fabrication de missiles balistiques. Autant de sujets sensibles qui posent, de fait, la question de la vente de ces sociétés à l’étranger. A force d’exemples, dûment documentés, Augustin de Colnet explique sur Sud Radio comment l’Hexagone a livré, parfois après d’impressionnantes pressions, souvent américaines, ses bijoux de famille…
En théorie, toutes les entreprises, qui travaillent par exemple avec le ministère des Armées, sont protégées et encadrées par les pouvoirs publics. On en compte a priori 4.000. "L’Etat est très bien armé pour les défendre. Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi au sommet de l’Etat, on laisse partir ces entreprises qui sont éminemment stratégiques" conclut Augustin de Colnet sur Sud Radio.
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