La fille cadette de l'ancien autocrate tunisien Zine El Abidine Ben Ali, Halima a été arrêtée en France à la demande des autorités tunisiennes, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Halima Ben Ali sera présentée mercredi "au parquet général pour notification de la demande d'arrestation provisoire" émise par les autorités tunisiennes, puis "devant le conseiller délégué pour statuer sur (son) placement sous écrou extraditionnel ou sous contrôle judiciaire", a-t-on ajouté de même source, sans préciser le motif exact de la demande de Tunis.
Une audience devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel, compétente en matière d'extradition, aura lieu "ultérieurement", précise cette source.
"Ma cliente est victime d'une chasse à la femme déclenchée par la Tunisie, d'un acharnement sans précédent", a dénoncé auprès de l'AFP Samia Maktouf, son avocate.
Selon cette dernière, Mme Ben Ali fait l'objet d'une notice rouge Interpol émise par la Tunisie pour des accusations de détournements de fonds. Elle précise que la trentenaire avait déjà été arrêtée à la demande de la Tunisie en 2018 en Italie, mais qu'elle avait obtenu sa libération.
"Ma cliente n'a jamais commis de crime ou de délit et a quitté la Tunisie alors qu'elle était encore mineure", à 17 ans, assure l'avocate. "On cherche à se venger de l'ancien chef d'Etat, son père, à travers elle. Nous faisons entièrement confiance à la justice française pour faire triompher le droit."
Halima Ben Ali vit et travaille à Dubaï et allait prendre l'avion pour rentrer chez elle après un séjour de quelques jours à Paris lorsqu'elle a été interpellée à l'aéroport, a expliqué l'avocate, qui craint "un lynchage" si elle est extradée en Tunisie.
Me Maktouf ajoute qu'elle va faire un "signalement" au ministre de l'Intérieur sur les conditions de l'interpellation, au cours de laquelle une policière franco-tunisienne, ayant reconnu la fille de Ben Ali, l'aurait prise à partie et traitée publiquement de "voleuse".
Le 14 janvier 2011, Zine El Abidine Ben Ali avait fui son pays après 23 ans au pouvoir à l'issue d'une révolte populaire déclenchée par l'immolation par le feu en décembre 2010 d'un vendeur ambulant de Sidi Bouzid (centre-ouest), excédé par la pauvreté et les humiliations policières.
Il était parti accompagné de sa seconde épouse Leila Trabelsi - l'une des personnalités les plus honnies de Tunisie-, leur fille Halima et leur fils Mohamed Zine El Abidine.
L'ancien autocrate aura passé les huit dernières années de sa vie en exil en Arabie Saoudite.
AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP