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Procès Chalureau : "Quand on se fait insulter de bougnoule, on ne s'arrange pas !"

Par Maxime Trouleau

Ce mardi, Bastien Chalureau était jugé pour agression à caractère raciste. Une des victimes accuse le rugbyman d'avoir voulu acheter son silence. Sud Radio l'a rencontré.

Huit mois de prison avec sursis ont été requis ce mardi au procès en appel de Bastien Chalureau. Le joueur de Montpellier et du XV de France comparaissait devant le tribunal correctionnel de Toulouse pour une agression raciste contre deux hommes, en 2020 à Toulouse.

Condamné en première instance à 6 mois de prison avec sursis, l’affaire avait resurgi en pleine coupe du Monde. Si le joueur à la barre a reconnu l’agression sur fond d’alcool, il nie tout caractère raciste.

 

Récit de notre journaliste Sud Radio, Christine Bouillot

 

Petite veste noir, lunettes bleues... pendant 1 heure ce mardi après-midi, à la barre du tribunal correctionnel, Bastien Chalureau fait profil bas. Le joueur reconnait avoir beaucoup bu ce soir là. Bière, vodka, whisky... pour noyer une période sportive difficile. Il bredouille aussi une explication pour justifier les coups violents... une soit disante remarque sur son faible de temps de jeu, à l'époque à Toulouse.

"Chalureau ? Il n'y a aucune preuve du caractère raciste"

Bastien Chalureau continue, pourtant, de nier tout propos raciste. Son avocat, maitre David Mendel, estime que le tribunal doit respecter la présomption d'innocence. "Dans ce dossier, il n'y a aucune preuve du caractère raciste de l'agression, dit-il avant d'ajouter : "j'attends maintenant un délibéré qui reconnaitra et rendra l'honneur de monsieur Chalureau dans ce dossier".

Mais l'avocat général, dans son réquisitoire, est très sévère envers le joueur. "Ces jeunes ne vous avaient rien fait. Pourquoi donc les avoir agressés si violemment par derrière ?" interroge le magistrat qui réclame une peine plus lourde qu'en première instance.

"Le 'bougnoule', on l'a entendu 30 mètres avant"

Une forme de soulagement pour Yannick Larguet, l'une des deux victimes. "Ce n'est pas une bagarre, c'est une agression ! C'est ce qu'a souligné l'avocat général. C'est quoi son motif ? Parce que nous, le "bougnoule", on l'a entendu 30 mètres avant dans la rue. Au moment où j'entends de nouveau "ça va les bougnoules ?", je n'ai pas le temps de me retourner que je prends un crochet d'un joueur qui fait 2 mètres et 130 kilos. Une droite de la part d'un homme de cette envergure, c'est une arme de guerre. Bastien Chalureau ne m'a jamais présenté d'excuses. Il m'a rappelé mais pas pour s'excuser. Il m'a demandé si on pouvait s'arranger". Mais quand on se fait frapper par derrière et insulter de bougnoule, on ne s'arrange pas !"

Quand on se fait frapper par derrière et insulter de bougnoule, on ne s'arrange pas !"

"J'ai 3 enfants qui ont ma couleur de peau, ils sont métisses, ajoute Yannick Larguet. Si demain, je ne veux pas que les tiens fracassent les miens pour les mêmes raison, il faut porter l'action en Justice".

Bastien Chalureau sera fixé sur son sort le 16 janvier prochain.

Récit et propos recueillis par Christine Bouillot

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