"Comme d'habitude je vais remettre le clocher au milieu du village. Ou plutôt de milliers de villages, ces villages situés en bord de mer, dans les montagnes ou les campagnes dans lesquels vivent nos éleveurs qu'ils soient bovins, ovins, porcins ou avicoles. Si j’ai oublié une catégorie quelle qu’elle soit je vous prie de m’en excuser.
Pourquoi nos éleveurs ? Parce que je pense qu’on ne parle pas assez d’eux en ce moment alors que deux catégories d’entre eux vivent une crise terrible.
"Les mots d’un agriculteur m’ont mis les larmes aux yeux "
Commençons par les éleveurs bovins qui sont frappés par la dermatose nodulaire contagieuse, DNC. Certains troupeaux ont été intégralement abattus. Les articles de journaux dans lesquels ils relatent leur désespoir m’a fendu le cœur. Une situation qui rappelle, avec une crainte bien moins importante pour la santé humaine, la crise de la vache folle il y aura 30 ans l’an prochain.
Outre les éleveurs bovins, les éleveurs avicoles sont eux aussi frappés par une maladie qui revient régulièrement, celle-ci étant transportée par les oiseaux migrateurs. La grippe aviaire. Les mots d’un agriculteur du Cher publiés dans la presse m’ont également mis les larmes aux yeux lorsqu’il raconte comment en quelques heures on a abattu ses 800 volailles, poules, poulets, coqs, dindes ou oies. Un éleveur déjà frappé pour ses ovins par la fièvre catarrhale ovine.
"Ne va-t-on pas trop loin dans le principe de précaution ?"
Et en lisant ces histoires qui frappent un peu partout en France, je me suis souvenu de cet éleveur de canards du Gers qui il y a quelques années avait pleuré au micro de Sud radio après qu’on ait abattu pour la troisième fois son cheptel pour cause de grippe aviaire.
Et dès lors plusieurs questions se posent. Ne va-t-on pas trop loin dans le principe de précaution ? Ne pourrait-on pas éviter ces abattages massifs qui tuent des exploitations entières ? Est-ce qu’il n’y aurait pas d’autres méthodes que ces méthodes pour le moins expéditives tant préventivement que dans la gestion des maladies une fois que celles-ci sont arrivées ? Est-ce que l’état est irréprochable en termes de délai et de montant d’indemnisations quand il oblige un éleveur à abattre l’ensemble de son cheptel ?
De nombreuses questions que je me pose et pour lesquelles nous sommes des millions à attendre des réponses…"
Retrouvez le coup de gueule de Philippe David. Du lundi au vendredi dans "Les Vraies Voix" du lundi au vendredi, de 18h à 20h.