Le meneur français Théo Maledon, dont le spectaculaire rebond à l'Asvel la saison passée lui a ouvert les portes du Real Madrid, géant de l'Euroligue, affirme à l'AFP avoir "retrouvé le plaisir de jouer" après une expérience compliquée en NBA à Oklahoma City, Charlotte et Phoenix.
QUESTION : Comment vous sentez-vous à Madrid ?
REPONSE : "En arrivant ici, on m'avait expliqué que ce serait du très haut niveau. Et j'en ai vraiment eu la confirmation. Commencer dans un nouveau pays, découvrir une nouvelle ligue, rejoindre un club avec autant d'histoire que Madrid et avec autant d'ambition, c'est sûr que c'est un challenge, mais intéressant à relever."
Q: Qu'est-ce que votre entraîneur, Sergio Scariolo, attend de vous?
R: "Il est très exigeant, mais je pense que c'est ce dont on a besoin ici pour développer cette identité qu'on veut avoir: une équipe qui défend dur et qui est capable de se projeter de l'autre côté du terrain assez rapidement. Au niveau personnel, il me demande d'apporter ce que je peux des deux côtés du terrain et faire preuve du leadership qui est demandé au meneur de jeu."
Q: Avez-vous vécu la fin de votre aventure en NBA comme une injustice ?
R: "C'était frustrant, c'est sûr. Surtout de ne pas avoir l'opportunité de prouver et de se challenger. C'est compliqué à vivre. Il y a eu pas mal de moments où je n'étais même pas habillé pour disputer le match. J'étais en civil. Je ne me pose pas la question de voir si c'était injuste ou pas. Pour certains, cela fonctionne, d'autres pas. J'ai essayé d'en tirer des leçons, de voir les aires dans lesquelles j'aurais pu être plus performant. J'en ai profité pour m'entraîner plus, me construire sur d'autres aspects pour être prêt à saisir une opportunité quand elle serait là."
Le meneur français Theo Maledon tire lors du match d'Euroligue entre le Real Madrid et Fenerbahce à Madrid le 30 octobre 2025
Oscar DEL POZO - AFP/Archives
Q: Lors de votre départ de l'Asvel, vous avez remercié le club de vous avoir "redonné le plaisir de jouer". Vous l'aviez perdu?
R: "Oui, je crois. Moi j'aime vraiment juste jouer au basket, être compétitif, et vivre ces émotions. C'est ce que j'ai retrouvé à l'Asvel, et qui m'avait manqué sur les dernières années où j'étais aux Etats-Unis. Le plaisir de jouer, de kiffer le basket."
Q: Y a-t-il eu un moment où vous avez pris conscience que l'Euroligue correspondait davantage à votre façon de jouer?
R: "Oui, j'en ai eu pas mal. Celui qui m'a le plus marqué c'était le match face à Baskonia (Vitoria-Gasteiz), à Lyon (le 18 octobre 2024, Ndlr). Je crois qu'on perd de 7 points, il reste 3-4 minutes (60-67). Et on arrive à faire un gros comeback (victoire 76-69). Je commence le match à 2 sur 6 à 3 points, et je termine à 5 sur 10, avec un gros impact sur le quatrième quart (25 points au total, meilleur marqueur du match). Là je me suis dit: +C'est pour ça que je joue au basket, pour vivre ces émotions-là+."
Q: L'Euro, l'été dernier, représentait une occasion pour vous et d'autres joueurs de s'imposer en équipe de France en l'absence de plusieurs joueurs majeurs. Comment avez-vous vécu l'élimination surprise dès les huitièmes de finale?
R: "Avec la qualité que l'on a, à partir du moment où on n'arrive pas à faire une médaille je pense que cela reste un échec. Sur le plan individuel, je n'ai pas réussi à trouver mon rythme. C'était frustrant d'avoir joué de cette manière, quand je sais que je peux apporter beaucoup plus que ça."
Q: Comptez-vous sur les deux prochaines fenêtres internationales, fin novembre puis en février, pour effacer cette mauvaise expérience ?
R: "Oui, bien sûr. L'objectif, si j'ai l'opportunité d'être repris, c'est de tourner la page rapidement et de montrer ce que j'ai pu faire la saison dernière et en ce début de saison aussi."
Propos recueillis par Arno Tarrini
AFP / Madrid (AFP) / © 2025 AFP