single.php

Tour de France: le "miracle" Abrahamsen et la grande frayeur de Pogacar

De l'hôpital au firmament du Tour: un mois après s'être brisé la clavicule, Jonas Abrahamsen a offert à l'équipe Uno-X la première victoire de son histoire dans la Grande Boucle, mercredi à Toulouse, où Tadej Pogacar s'est fait peur en tombant, a priori sans gravité.

Marco BERTORELLO - AFP

De l'hôpital au firmament du Tour: un mois après s'être brisé la clavicule, Jonas Abrahamsen a offert à l'équipe Uno-X la première victoire de son histoire dans la Grande Boucle, mercredi à Toulouse, où Tadej Pogacar s'est fait peur en tombant, a priori sans gravité.

Jour après jour, le peloton avance comme une furie dans cette 112e édition avalée à la vitesse de l'éclair –encore 48 km/h de moyenne ce mercredi. Cela donne des batailles intenses à tous les étages, notamment pour prendre l'échappée et le mérite d'Abrahamsen, parti dès le kilomètre 0, est grand d'être sorti vainqueur d'un tel combat lors de cette boucle haletante autour de la ville rose.

Il faut dire que le Norvégien de 29 ans est solide. La preuve, il s'est cassé la clavicule il y un mois à peine, le 18 juin, au Tour de Belgique. "Je pleurais à l'hôpital car je pensais que c'était fichu pour le Tour". Mais il a sauté sur son home-trainer dès le lendemain et a enchaîné les heures à transpirer sur les rouleaux.

"Je me visualise en train de gagner une étape, sans arrêt", a-t-il expliqué.

"C'est quand même un miracle", a souligné son manager Thor Hushovd, rappelant que les délais pour ce type de blessure sont généralement beaucoup plus longs, a fortiori lorsqu'il s'agit de disputer la plus exigeante des courses.

"Je suis déjà passé par beaucoup de choses dans ma carrière. Mon corps devient de plus en plus résistant", a répondu Abrahamsen.

Un militant pro-palestinien, sur la gauche, lors de l'arrivée de la 11e étape du Tour de France, le 16 juillet 2025 à Toulouse

Un militant pro-palestinien, sur la gauche, lors de l'arrivée de la 11e étape du Tour de France, le 16 juillet 2025 à Toulouse

Marco BERTORELLO - AFP

On connaissait déjà bien la grande carcasse de cet ancien grimpeur devenu un baroudeur hors pair qui avait animé de nombreuses étapes en 2024 et porté le maillot à pois pendant dix jours.

- Intrusion -

Mais là, il a propulsé dans une toute autre dimension encore son équipe Uno-X, invitée pour la troisième fois sur le Tour et qui touche enfin au Graal d'une victoire d'étape.

Premier à lancer l'échappée, Abrahamsen a couché son dernier rival encore debout, le Suisse Mauro Schmid, lors d'un sprint marqué par l'intrusion d'un militant pro-palestinien, portant un tee-shirt "Israel out of the Tour" ("Israël hors du Tour") et plaqué comme un rugbyman par un membre de l'organisation.

Les deux hommes ont résisté de justesse au retour de Mathieu van der Poel, qui s'était extrait dans la côte de Pech David d'un groupe de contre-attaquants royal comprenant aussi Wout Van Aert, Arnaud de Lie, Quinn Simmons et Axel Laurance.

Derrière aussi, ça ferraillait sec, notamment lorsque le peloton a accéléré au moment d'une pause pipi de Tadej Pogacar.

Le champion du monde a ensuite eu très peur lorsqu'il a été fauché par la roue arrière de Tobias Johannessen qui s'est déporté sur la droite à environ cinq bornes du but.

Les leaders du Tour de France dans le final de la 11e étape, le 16 juillet 2025 près de Toulouse

Les leaders du Tour de France dans le final de la 11e étape, le 16 juillet 2025 près de Toulouse

Anne-Christine POUJOULAT - AFP

"J'ai voulu suivre un mouvement et j'ai commis une erreur, je suis terriblement désolé", s'est excusé le Norvégien sur les réseaux sociaux, en se disant "effrayé" par le nombres de menaces qu'il recevait en ligne.

Pogacar lui a témoigné son soutien dans une vidéo postée sur X.

- "On l'attend" -

"J'ai eu peur quand j'ai vu le trottoir se rapprocher. Mais c'est juste un peu de peau râpée, je vais bien", a-t-il rassuré.

Le Slovène "ne souffre d'aucune blessure sérieuse", a confirmé le directeur médical d'UAE, Adriano Rotunno, seulement "d'ecchymoses ainsi que d'abrasions à l'avant-bras gauche et à la hanche".

Pogacar, qui a mis un peu de temps à remettre sa chaîne avec l'aide d'un mécanicien de l'assistance neutre, aurait pu perdre de précieuses secondes dans l'affaire.

Mais le peloton des favoris l'a attendu, un geste grandement apprécié par le champion du monde et son équipe. "Respect au peloton, respect à tout le monde, merci à tous", a lancé, encore en course, Pogacar en communiquant avec son équipe UAE.

En fait, c'est Jonas Vingegaard lui-même qui a décidé de ralentir, comme l'a rapporté l'Irlandais Ben Healy. "Jonas a tout de suite dit +on l'attend+. C'est juste une question de respect entre coureurs", a-t-il expliqué.

"On l'a attendu comme il se doit, a confirmé Vingegaard. Il n'a pas chuté parce qu'il prenait trop vite un virage mais parce qu'il a touché un autre coureur, c'est de la pure malchance."

Mais la rivalité devrait reprendre de plus belle dès jeudi pour la première grande étape de montagne et une arrivée au sommet à Hautacam, où le Danois avait torpillé les derniers espoirs de son rival en 2022.

Cette fois, "Pogi" s'annonçait avant sa chute comme le grand favori pour prendre sa revanche. "On va voir comment je récupère. On n'est pas toujours au top au lendemain, mais je vais faire de mon mieux. J'ai connu pire. On est prêts pour Hautacam", a-t-il assuré.

Par Jacques KLOPP / Toulouse (France) (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
23H
22H
21H
20H
19H
18H
17H
16H
15H
Revenir
au direct

À Suivre
/