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Mondial des clubs: quand la météo joue les trouble-fêtes

La météo joue les trouble-fêtes aux Etats-Unis où plusieurs matches du Mondial des clubs ont été interrompus ou retardés pour prévenir de violents orages, une spécificité locale face à laquelle la Fifa se montre pour le moment impuissante et qui pose question à un an du Mondial-2026.

Paul ELLIS - AFP

La météo joue les trouble-fêtes aux Etats-Unis où plusieurs matches du Mondial des clubs ont été interrompus ou retardés pour prévenir de violents orages, une spécificité locale face à laquelle la Fifa se montre pour le moment impuissante et qui pose question à un an du Mondial-2026.

Le tournoi vient à peine de boucler sa première semaine que déjà quatre rencontres ont vu leur déroulement perturbé par les caprices du ciel et les phénomènes extrêmes, assez courants à cette période de l'année dans certains Etats du pays-hôte.

Le 18 juin, le duel entre les Sud-Africains de Mamelodi Sundowns et les Sud-Coréens d'Ulsan a été donné avec une heure de retard à Orlando. Puis ce sont trois autres matches, Pachuca-Salzbourg (à Cincinnati), Palmeiras-Al Ahly (à Eeast Rutherford, New Jersey) et Benfica Lisbonne-Auckland (encore à Orlando) qui ont été stoppés en cours de jeu, certains durant plus de deux heures en raison de mauvaises conditions météorologiques.

Le rituel est toujours le même. Une annonce du speaker indique d'abord l'arrivée imminente de fortes précipitations, avec risque d'éclairs, et invite les spectateurs à quitter les gradins pour "se mettre à l'abri". Le stade et la pelouse sont ensuite vidés en attendant que l'intempérie s'estompe.

- Stricte législation -

Ailleurs dans le monde, il n'est pas rare que des rencontres soient interrompues ou retardées pour cause d'orages. Le coup d'envoi de la demi-finale de Ligue des nations entre l'Allemagne et le Portugal, le 4 juin à Munich, avait été décalé de dix minutes après une averse de grêle au-dessus de l'Allianz Arena. Mais la spécificité américaine tient au caractère préventif des arrêts ou reports de manifestations sportives en plein air.

La législation est en effet très stricte en la matière dans un pays où se produisent en été "environ 20 à 25 millions d'éclairs par an", provoquant la mort d'"une trentaine de personnes et des centaines de blessés", selon le National Weather Service, l'administration météorologique américaine, qui précise que "deux tiers des décès sont liés à des activités de loisirs en extérieur".

Les protocoles de sécurité en vigueur aux États-Unis imposent ainsi la suspension des événements sportifs en plein air pendant au moins 30 minutes lorsque des coups de tonnerre sont détectés dans un rayon de 8 miles (environ 13 km). Si un nouvel orage est en approche entre-temps, le décompte est remis à zéro, rendant l'heure de reprise des matches totalement imprévisible.

Les gradins vides du stade Inter&Co d'Orlando, lors de l'interruption du match du Groupe C de la Coupe du monde des clubs entre Benfica et Auckland City, en raison des mauvaises conditions météorologiques, le 20 juin 2025

Les gradins vides du stade Inter&Co d'Orlando, lors de l'interruption du match du Groupe C de la Coupe du monde des clubs entre Benfica et Auckland City, en raison des mauvaises conditions météorologiques, le 20 juin 2025

Federico PARRA - AFP

Une situation à laquelle sont habituées les équipes évoluant en MLS (Major League Soccer), la Ligue nord-américaine, mais qui a de quoi déconcerter les autres participants à cette Coupe du monde des clubs.

- Joueurs impactés -

"Nous avons dû tenir compte de la météo et les joueurs ont été impactés", a déclaré l'entraîneur de Palmeiras Abel Ferreira, dont la rencontre contre Al Ahly a été mise sur pause près de 45 minutes alors que son équipe menait 2-0, jeudi. Et il est même allé plus loin, suggérant que "ce genre d'interruption favorise celui qui gagne". "Si j'avais été l'autre équipe, je n'aurais pas aimé ça", a-t-il ajouté.

Bruno Lage, le coach du Benfica Lisbonne dont les joueurs ont dû patienter plus de deux heures à la mi-temps avant de reprendre la partie face à Auckland City, a de son côté indiqué avoir vécu "le match le plus long de sa carrière".

La Fédération internationale de football, organisatrice de la compétition, est elle placée devant le fait accompli. "Ce sont les autorités locales qui ont la main", a indiqué à l'AFP une source proche de l'instance.

Mais le sujet risque de devenir encore plus sensible et épineux l'an prochain quand la planète entière aura les yeux rivés sur le Mondial à 48 nations qui se tiendra aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada, du 11 juin au 19 juillet 2026, puisque sur les 104 rencontres prévues, 78 auront lieu sur le sol américain.

Un officier de police américain pendant l'interruption pour alerte météorologique du match du Groupe H de la Coupe du monde des clubs 2025 entre Pachuca et Salzbourg, à Cincinnati, le 18 juin 2025

Un officier de police américain pendant l'interruption pour alerte météorologique du match du Groupe H de la Coupe du monde des clubs 2025 entre Pachuca et Salzbourg, à Cincinnati, le 18 juin 2025

Paul ELLIS - AFP

Alors que la problématique de la chaleur, suffocante en été dans la plupart des futures villes-hôtes, occupe déjà les esprits, la réglementation outre-Atlantique concernant les fortes intempéries pourrait venir chambouler le bon ordonnancement du tournoi et causer aussi des maux de tête aux diffuseurs.

Par Keyvan NARAGHI / Philadelphie (États-Unis) (AFP) / © 2025 AFP

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