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"Aujourd'hui, on fait semblant de lutter contre le dopage"

Par Jérémy Jeantet

Pour Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport spécialisé dans la lutte antidopage, et Stéphane Mandard, chef du service des sports du monde, il est urgent de retirer aux instances internationales la charge de la lutte antidopage.

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Avec le scandale qui ébranle le football allemand depuis lundi, la question du dopage dans le sport professionnel et notamment dans le football revient sur le devant de la scène. Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport spécialisé dans la lutte antidopage, et Stéphane Mandard, chef du service des sports du monde, invités de l'émission Rugby & Cie sur Sud Radio, n'hésitent pas une seconde. "Pour moi, le dopage est très étendu dans tous les sports, explique Jean-Pierre de Mondenard. Le problème, c’est que les sportifs et leur entourage utilisent des substances que les laboratoires ne trouvent pas et les résultats sont négatifs. Ceux qui ne sont pas très futés se font avoir mais le dopage existe dans le football. Il est très ancien et très généralisé."Même constat pour Stéphane Mandard : "C’est très bien organisé. Les clubs sont à la pointe de la technologie. Les médecins qui travaillent avec les clubs savent ce qui peut se faire et sont toujours à la limite de la légalité. Ils ont les moyens d’organiser le dopage, même si c’est différent de ce qui pouvait se faire il y a 15 ou 20 ans."Principal problème, qui handicape la lutte contre ce fléau, le fait que la lutte antidopage soit du fait des fédérations. "Dès le départ, les instances ont tout fait pour que les contrôles soient peu nombreux et peu efficaces, explique Jean-Pierre de Mondenard. C’est ça le nœud du problème. La lutte anti-dopage est entre les mains de ceux qui doivent se tirer une balle dans le pied, qui ont pour seul objectif de montrer qu’ils contrôlent mais de ne surtout attraper personne.""Aujourd’hui, on fait semblant de lutter contre le dopage, constate également Stéphane Mandard. Dans le foot particulièrement, les contrôles ne sont pas sérieux. On fait des petits contrôles en compétition. Mais il faudrait des contrôles inopinés, en dehors des matchs, parce qu’aujourd’hui, c’est un dopage de récupération qui existe, pour enchaîner les performances et les entraînements intensifs. Comme dans tous les sports, il faudrait que les contrôles ne soient plus de la responsabilité des fédérations, qui sont actuellement juges et parties."

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