single.php

P.Lagisquet : "difficile pour les jeunes d'anticiper une reconversion"

Par Mathilde Régis

Patrice Lagisquet, ex-entraîneur-adjoint du XV de France, a rompu le silence depuis la fin de la Coupe du Monde sur Sud Radio Sports. Rencontré au forum Axa sur la reconversion, l'ancien joueur s'exprime notamment sur la difficulté à se reconvertir après le rugby pour les jeunes.

Thumbnail

Patrice Lagisquet, ex-entraîneur-adjoint du XV de France, a rompu le silence depuis la fin de la Coupe du Monde sur Sud Radio Sports. Rencontré au forum Axa sur la reconversion, l'ancien joueur s'exprime notamment sur la difficulté à se reconvertir après le rugby pour les jeunes. Sud Radio Sports : Pourquoi votre présence au forum Axa, on sait que vous êtes assureur dans cette compagnie, mais pourquoi sur le thème de la reconversion, c'est un sujet qui vous tient à cœur ? Patrice Lagisquet : Oui car j'ai déjà évoqué assez régulièrement ce sujet et que ça fait bientôt trente ans que je suis dans ce métier. Je me suis replongé dedans à plusieurs reprises, je ne suis jamais vraiment arrêté d'ailleurs, même pendant les périodes pendant lesquelles j'étais très impliqué dans le monde du rugby. Il est important pour les joueurs de rugby professionnel d'avoir d'autres centres d'intérêts et de penser à leur avenir car ils ne pourront pas tous garantir leurs vieux jours sur leurs revenus actuels de joueurs.Avant d'être entraîneur à la fin de votre carrière de joueurs ,vous aviez déjà basculé en tant qu'assureur, c'est quelque chose auquel vous aviez réfléchit quand vous jouiez ?Je l'ai fait à l'âge de 23 ans car j'étais joueur amateur à l'époque. Ce sont les événements qui m'y ont un peu poussés. Je suis devenu papa très jeune avec des responsabilités. Ça m'a obligé à passer de l'adolescent attardé qui s'amusait au rugby à un rôle de père de famille qui devait devenir responsable et trouver une voie professionnelle pour assurer son avenir et celui de sa famille.Vous diriez qu'actuellement, la reconversion des joueurs est plus dure vu qu'ils n'ont connu que le professionnalisme ? Avant les joueurs avaient déjà un bagage d'études ?C'est plus compliqué pour eux parce que l'exigence au niveau de la formation de rugby est beaucoup plus forte que celle qu'on a pu connaître. Elle demande tellement d'efforts que parfois on peut comprendre qu'avec la fatigue ou le niveau d'investissement que cela représente, il est un peu difficile pour eux d'envisager une formation initiale ou d'anticiper une reconversion.C'est la première fois que vous vous exprimez depuis la fin de la coupe du Monde, vous étiez l'adjoint de Philippe Saint-André, pourquoi ce silence ?Parce que je n'ai pas envie de parler de ce sujet. Je l'ai vécu et voilà. C'est fait, j'ai tourné la page et je suis reparti dès le 2 novembre dans mon cabinet d'assurance pour travailler, retrouver le monde ordinaire que j'apprécie toujours autant. Le monde du handicap aussi, dans lequel je suis toujours investi, et ça me fait beaucoup de bien.On sait comment ça s'est terminé face aux Blacks, mais est-ce que tout le mandat est un mauvais souvenir ? C'est de ça dont vous ne voulez pas parler ?Je n'ai pas envie de parler ni des bons, ni des mauvais moments. Je n'ai pas envie de m'exprimer parce que j'ai peur d'être maladroit sur le sujet.Il y a de la rancœur ?Non, mais je n'ai vraiment pas envie d'en parler. J'ai évacué ma colère. Pour ma frustration, il faudra sans doute pas mal d'années pour l'évacuer sûrement. Je vais basculer dans autre chose et je trouve mon équilibre de vie dans le monde de l'assurance et dans le monde du handicap aujourd'hui, mais aussi auprès de ma famille. Ça me va très bien.On imagine que avez toujours un œil sur le monde du rugby, vous suivez les matchs, vous avez regardé le début du tournoi des 6 nations de l'équipe de France ? Oui bien sur, je suis toujours aussi passionné par ce jeu et j'apprécie regarder les matchs et être supporter de l'équipe de France comme beaucoup d'anciens joueurs. Mais ça s'arrête là.Votre avenir est seulement dans l'assurance ?Je n''en sais rien, j'ai déjà coupé avec le monde du rugby professionnel pendant quelques années à une époque et je ne me projette pas. Le rugby, je le vis comme une passion et pas comme une nécessité. On verra bien de quoi demain sera fait. Pour l'instant, je prend beaucoup de plaisir à exercer à nouveau à temps plein mon métier d'assureur et ça me suffit.Vous ne dites pas non à un retour comme entraîneur en club ?Je ne dis pas non, mais je ne dis pas oui, voilà.

L'info en continu
13H
12H
11H
10H
09H
08H
07H
Revenir
au direct

À Suivre
/