Victorieuses 57-10 de l'Afrique du Sud dimanche à Northampton (Angleterre), sans jamais trembler, pour leur dernier match du groupe D, les Françaises disputeront leur quart de finale dans une semaine contre l'Irlande, évitant au passage les Black Ferns néo-zélandaises, doubles championnes du monde en titre.
Après leurs trois succès contre l'Italie (24-0), le Brésil (84-5) et donc les Boks Women, les Bleues, 4e mondiales, se sont assuré un quart de finale a priori abordable contre des Irlandaises, 5e mondiales, battues 40-0 par la Nouvelle-Zélande dans leur +finale+ du groupe C en début d'après-midi dimanche à Brighton.
Sur la pelouse des Saints de Northampton, les joueuses de Gaëlle Mignot et David Ortiz étaient prévenues au coup d'envoi de la victoire néo-zélandaise. C'était donc victoire impérative: pour terminer en tête du groupe, l'objectif affiché par les Bleues depuis le début de la compétition, et éviter les redoutables Black Ferns dans une semaine.
Mission accomplie donc, beaucoup plus facilement que prévu, face à des Boks Women surpuissantes, comme leurs homologues Springboks, mais manquant de mobilité et beaucoup trop maladroites.
Les Bleues avaient annoncé la couleur: mettre de la vitesse, trouver les intervalles, et faire courir au maximum leurs adversaires. Et le travail était fait dès la 9e minute avec l'arrière Emilie Boulard, à la conclusion à l'aile après une belle percée de Gaby Vernier au centre.
- Le rêve d'une première finale -
Et la messe semblait déjà dite à la mi-temps (24-3 pour les Bleues), après trois nouveaux essais de Vernier (20e), après une énième mêlée enfoncée par le pack bleu, de la N.8 Charlotte Escudero (26e), sur un départ au ras après mêlée, puis de la talonneuse Agathe Gérin (37e), après une touche à 5 m jouée rapidement par Boulard.
Et s'il restait encore un maigre espoir aux Boks Women, il a été éteint dès la reprise du jeu avec le second essai de Boulard (44e), avant que les Bleues ne finissent un match aux allures d'entraînement avec quatre nouveaux essais signés Grisez (51e et 75e), la pilière Annaelle Deshaye (61e), sur un gros travail dans l'axe du pack, puis Alexandra Chambon (75e), qui venait de remplacer Pauline Bourdon-Sansus, élue joueuse du match.

Marine Ménager prise par trois Sud-Africaines pendant le match de groupe de la coupe du monde dimanche à Northampton, en Angleterre.
Adrian Dennis - AFP
Dominées devant dès le début de la rencontre, les Sud-Africaines ont vaguement tenté de se révolter via leur surpuissante trois-quarts centre Chumis Qawe. Mais celle-ci avait à peine réussi une belle percée au coeur de la défense française qu'elle était exclue (carton rouge 20 minutes) à la 25e minute pour un tête contre tête contre Marine Ménager, la co-capitaine des Bleues, finalement contrainte de sortir à la mi-temps.
"Les filles s'étaient mises en mode chasseuses", se félicitait dimanche soir leur co-entraîneur David Ortiz dimanche soir, évoquant notamment la performance de la défense et du pack bleus, son homologue sud-africain Swys de Bruin estimant lui que l'équipe de France a sorti dimanche "une des plus grosses performances depuis le début de ce Mondial".
"On voulait envoyer un gros message là-dessus, sur notre défense. Je pense que c'est ce qu'on a montré, je suis très fière de l'équipe", commentait de son côté la co-capitaine Manae Feleu.
Invaincues en cinq rencontres contre les Sud-Africaines, dont une large victoire 40-5 à l'Eden Park d'Auckland lors de leur dernier duel, à la Coupe du monde 2021 (NDLR: jouée en 2022, Covid oblige), les Bleues étaient favorites, contre une équipe certes passée à la 10e place mondiale mais qui n'avait jamais atteint jusque là les quarts de finale d'un Mondial.
Et elles ont justifié leur rang, maintenant vivant leur rêve d'une première finale en Coupe du monde après avoir disputé, et perdu, huit demi-finales lors des neuf éditions précédentes. Mais l'espoir d'un premier titre est encore lointain, avec en perspective, après l'Irlande, un choc contre les ultra-favorites anglaises, les N.1 mondiales, invaincues depuis 30 rencontres et leur défaite lors de la finale du Mondial 2022 en Nouvelle-Zélande.
AFP / Northampton (Royaume-Uni) (AFP) / © 2025 AFP