Pascal Pich n’est pas un triathlète comme les autres. A la tête d'un palmarès impressionnant - 5 fois champion du monde d’ultra-triathlon, 1 fois champion d’Europe, 20 records du monde, 117 Ironman réalisés en une seule année – ce champion du triple effort aujourd'hui âgé de 61 ans incarne la démesure sportive.
Mais derrière les chiffres se cache une histoire de résilience : blessé en 1983 à Beyrouth, cet ancien combattant aujourd’hui Adjudant-Chef de réserve au Groupement de Recrutement de la Légion Étrangère, vit depuis avec un syndrome de stress post-traumatique (SSPT), qu’il soigne par une pratique sportive intensive. Sa thérapie, son addiction. Une bigorexie assumée, vitale. « Si je m’arrête, je repars dans des pensées négatives, dans des rêves à la con, explique-t-il. J’en ai besoin pour vivre ou survivre.
Une atmosphère saturée d’humidité et pauvre en oxygène
Ce samedi matin sur les coups de 9h, Pascal Pich va donc se lancer un nouveau défi : réaliser un Ironman statique à 52 mètres de profondeur, dans la grotte de la Cocalière (Gard), ouverte au public. Objectif : nager 3,8 kilomètres dans un bassin alimenté par une eau souterraine à 10°C, pédaler 180 kilomètres sur home-trainer dans une atmosphère saturée d’humidité et pauvre en oxygène, puis cour 42,195 kilomètres sur tapis, dans les mêmes conditions : dans un environnement clos, minéral, exigeant.
"Je devrais en avoir pour 10 heures"
« Il fera entre 12 et 14 degrés avec 100 % d’humidité. Je vais donc beaucoup beaucoup transpiré mais j'ai déjà couru par le passé avec 95 % d'hygrométrie au Japon. L'environnement sera également pauvre en oxygène mais ce ne sera pas un problème non plus car j'ai déjà fait une course en Équateur à 2700 mètres d'altitude et j'avais plutôt bien géré. En tout, je devrais en avoir pour 10 heures. »
La grotte de la Cocalière, site touristique, restera accessible aux visiteurs pendant l’épreuve. Une manière de partager l’effort, de rendre visible l’invisible, de montrer que l’extrême peut aussi être un spectacle de résilience.
"Je souhaite continuer à transformer cette quête personnelle en aventure"
Ce défi souterrain n’est qu’un début. Pascal Pich imagine déjà d’autres exploits, encore plus fous, encore plus hauts. Après les profondeurs, les sommets. L’idée d’un Ironman sur une montagne germe. L’exploration physique pour quête existentielle, le fil rouge de sa vie. « Avec mon expérience, je peux me permettre d’essayer de nouvelles choses. C’est même enrichissant pour moi. Je souhaite continuer à transformer cette quête personnelle en aventure, en me lançant dans des défis humains et scientifiques de grande ampleur. Ces expériences serviront à démontrer que l’on peut se reconstruire par l’effort, la discipline, la rigueur militaire et la force du collectif. »