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Les Pumas ont tout donné mais l'Australie va en finale

Par Arnaud Rey

L'Australie est venue à bout des guerriers argentins dans cette deuxième demi-finale de la Coupe du monde de rugby (19-9). Quel énorme débauche d'énergie, quel match des deux équipes, et au final, les Wallabies rejoignent logiquement la Nouvelle-Zélande en finale de ce huitième mondial.

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Cruel scénario que celui vécu par les Pumas ce soir à Twickenham. Les pleurs d'envie et de rage pendant l'hymne argentin ont malheureusement laissé leur place à ceux de la tristesse en fin de match. Après l'Écosse, l'Australie brise le rêve de l'Argentine après une prestation époustouflante de maîtrise, d'agressivité, de folie, de tout. Envoûtés en attaque et violents à souhait en défense, les Australiens ont cassé du Pumas dans le premier acte. Dès la deuxième minute de jeu, ils prenaient le score après une interception de filou pour le grand deuxième-ligne Rob Simmons qui finissait dans l'en-but ciel et blanc. Huit minutes plus tard, Adam Ashley-Cooper plongeait en bout de ligne vers la terre promise après une séquence quasi-parfaite de pilonnage sur la ligne argentine et un trésor de passe de Matt Giteau. Écoeurants de facilité ballon en main, les Australiens refroidissaient Twickenham.Parce qu'ils n'étaient pas uniquement bons en attaque, en défense, le mur jaune faisait très mal aux Argentins. Mais il en fallait bien plus pour impressionner les Pumas. Une fois la foudre passée, ils se réveillaient et revenaient dans le match grâce au pied de Nicolas Sanchez. 14-3 puis 14-6 jusqu'au tournant de cette première période, le carton jaune du deuxième-ligne argentin Tomas Lavanini après un plaquage à l'épaule dans les genoux d'Israël Folau. Bronka en tribune, mais Mr Barnes avait raison car World Rugby a bien précisé que ce genre de plaquage type faucheuse était formellement interdit dans ce Mondial. Après avoir perdu l'ailier Juan Imhoff sur KO, les Ciel et Blanc voyait leur meilleur sauteur sortir du terrain. Peu après, c'est le capitaine Agustin Creevy qui quittait ses coéquipiers. Blessé avant le match, il ne tenait plus la douleur. Beaucoup trop affaiblis, les Pumas encaissaient un nouvel essai d'Adam Ashley-Cooper avant que Nicolas Sanchez ne redonne trois points. Énervés par tant de malchance, on sentait la rébellion des Pumas monter en eux. 19-9 à la mi-temps, si on savait à quoi s'attendre dans le deuxième acte...

Une orgie de jeu

Qu'est ce que dix points d'écart dans un match de rugby ? Tout bon éducateur vous dira que ce n'est rien du tout. Affamés, énervés, les Pumas se jetaient corps et âmes dans une véritable orgie de combat et de jeu dans ce deuxième volet de cette deuxième demi-finale du Mondial. Pendant trente minutes, on assistait à un récital argentin. Il n'y avait plus de lignes, le terrain n'était qu'une gigantesque pleine de jeu où trente bonhommes musclés jouaient tous les coups. Daniel Herrero parlait de séquence qui "dure depuis trois jours", c'est un bon résumé car sans se préoccuper de la fatigue, les Argentins donnaient tout. Mais ils n'arrivaient pas à trouver le chemin de l'en-but australien. Si proche à certains moments, mais aussi très loin à d'autres, ils n'ont jamais réussi à franchir pour de bon ce rideau jaune digne d'Alcatraz.Les deux ouvreurs se répondaient par coups de pieds interposés alors que la foule était totalement argentine ce soir à Twickenham. Longtemps à 22-15, on sentait le match prêt à basculer dans un scénario historique. Malheureusement, Drew Mitchell veillait au grain et sur un ballon récupéré, il explosait la ligne argentine à lui tout seul avant d'offrir l'essai à Adam Ashley-Cooper qui signait un triplé. 29-15, score final, l'Argentine n'ira pas en finale. Mais ce collectif argentin nous a fait rêver ce soir et même depuis le début de la Coupe du monde. Quelle triste mais belle image que de voir ces grands gaillards se pleurer dans les bras les uns des autres, même l'entraîneur Daniel Hourcade ne retenait pas ses sanglots. L'Australie était la plus forte et s'impose logiquement face à des Argentins exemplaires dans l'état d'esprit. Dans cette cour des très grands, le réalisme qu'il soit technique, physique, ou mental est le plus important. L'Australie nous a prouvé une nouvelle fois quelle est outillée pour aller disputer pour la toute première fois un titre de Champion du monde face à la Nouvelle-Zélande le week-end prochain à Twickenham. On salive déjà...

Le film du match

Argentine : Tuculet, Cordero, Bosch, Hernandez, Imhoff, Sanchez (o), Landajo (m), Senatore, Lobbe, Matera, Lavanini, Pagadizabal, Herrera, Creevy (c), Ayerza.Les remplaçants : Montoya, Noguera, Figallo, Alemanno, Isa, Cubelli, De La Fuente, Amorosino. Pénalités : Sanchez (7', 24', 36', 45', 55')Cartons jaunes : Lavanini (26')Australie : Folau, Ashley-Cooper, Kuridrani, Giteau, Mitchell, Foley (o), Genia (m), Pocock, Hooper, Fardy, Simmons, Douglas, Kepu, Moore (c), Slipper.Les remplaçants : Polota-Nau, Smith, Holmes, Mumm, McCalman, Phipps, Toomua, Beale.Essais : Simmons (2'), Ashley-Cooper (10', 32', 72')Transformations : Foley (3', 11', 73')Pénalités : Foley (48')

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