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J. Wisniewski : "ce match nous a donné un enthousiasme exceptionnel"

Par Mathilde Régis

Jonathan Wisniewski, demi d'ouverture du FC Grenoble a réalisé le drop de la victoire pour offrir à son club une place en demi finale du challenge européen. Ce week-end en Top 14, un match décisif se jouera contre Castres. Il était l'invité de l'émission Sud Radio Sports de ce soir.

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Sud Radio Sports : Vous êtes l'homme en forme de Grenoble, 23 points, le drop de la victoire pour une place en demi finale du challenge européen, est-ce que tu dirais que ce dernier match que vous venez de jouer ressemble à votre saison ? Totalement, c'est-à-dire avec des hauts et des bas, quelques errements et des moments d'incompréhension et quand même un fil conducteur avec un vrai désir de jouer, de la solidarité et un groupe qui ne lâche pas. Cette fin heureuse représente vraiment ce qu'est cette équipe de Grenoble dans toutes ces composantes. Grenoble fait la une de l'actualité et a le vent en poupe avec cette qualification pour les demi-finales du Challenge Cup. Quand on regarde bien le classement du Top 14, Grenoble est huitième avec 46 points, 3 points derrière le Castres Olympique, avec un calendrier plutôt favorable. Et si le sixième c'était Grenoble, c'est ce qui se dit du côté de l'Isère ? Ça se chuchote un petit peu parce qu'on n’a jamais été aussi proche. Six points, on sait que c'est beaucoup mais que ça peut aller très vite aussi. Pour être très honnête, le match de vendredi face à Castres est un vrai tournant. Si on perd on se mettra dans une position défavorable, même si ce sera encore possible mathématiquement, de façon concrète ce sera très compliqué. Si on gagne, on se donne le droit à une fin de saison exceptionnelle, car la suite s'enchaîne par une demi-finale de coupe d'Europe qui sera que du bonus, on a rien à perdre et on va y aller libéré.

"On n'hésitera pas à prendre la place si on peut aller la chercher"

Il y a beaucoup de confrontation directe sur cette fin de saison ? Oui, on espère faire nos étapes de notre côté et s'il y en a un qui vient faire un faux pas, on espère être en embuscade. Mais on ne va pas se déclarer, car on est quand même loin et pour être très très sérieux. Il nous manque une petite victoire à la maison qui nous a échappé de quelques points. Mais s’il y'en a qui se trompent, on n’hésitera pas à prendre la place si on peut aller la chercher.Vous n'avez pas peur de payer le match de samedi dernier qui a été d'une grande intensité, cette qualification en demi-finale du Challenge Cup, c'est peut-être un boulet pour le Top 14 ? Non car il y a eu beaucoup de rotations, énormément de joueurs ont tourné sur les trois ou quatre derniers matchs. Il y a quand même de la fraîcheur, il y a certains postes où l'on ne sait pas qui seront les titulaires parce que d'un match sur l'autre, ça change totalement. Cette rotation permet de garder une tension et c'est plutôt positif. Par expérience, la saison dernière, on n'était pas qualifié pour la Coupe d'Europe et on n'arrivait pas à trouver de rythme et à enchaîner. Aujourd'hui est ce que c'est mieux d'enchaîner ou de couper, on le saura à la fin du championnat. Mais la semaine a été joviale et très studieuse, il y avait beaucoup de confiance et de sourire dans le groupe. Ce match nous a donné un enthousiasme exceptionnel.

"Grenoble n'a pas la culture de la lumière : ça ne fait pas de bruit et ça essaye de bien bosser"

Est-ce que c'est positif de travailler quand on n’est pas dans la lumière ? On parle beaucoup des favoris de ce championnat du Top 14, mais aussi de ceux qui se battent pour le maintien. Grenoble est un peu considéré comme le "ventre mou" du championnat, est ce que ce n'est une position confortable pour travailler en toute sérénité sans avoir de pression médiatique ? C'est vrai qu'il n'y a pas d'attente, on sait que beaucoup d'équipes étaient annoncées dans les 6 premières avant même de commencer la saison. Il y a un mois, tout le monde voyait Bordeaux quasiment recevoir un quart de finale à la maison. Cela met une vraie pression supplémentaire. Le fait de n'être pas trop regardé nous va très bien et nous correspond parfaitement. Grenoble est un club qui n'a pas la culture de la lumière et qui travaille beaucoup dans l'ombre, ça ne fait pas de bruit et ça essaye de bien bosser. On voit ce club grappiller chaque année des places au classement . On espère que d'ici quelques petites saisons on fera partie des belles équipes installées dans les 6 ou 7 premières places de façon régulière. Grenoble est en forme, ton entraîneur en chef déclarait qu'il ne comprenait pas pourquoi tu n'étais pas en équipe de France. Est-ce que tu as le sentiment d'être arrivé à maturité et de mériter une place en équipe de France ? Je vous réponds simplement, je suis là pour jouer, pas pour me poser la question si je mérite ou je ne mérite pas une place. C'est une question à poser au sélectionneur. La seule chose que je peux maîtriser et que je peux faire, c'est essayer d'être le meilleur tous les week-ends. Je sais que je me sens en confiance, que je me sens bien et que je fais de bonnes performances, mais il y a aussi un contexte qui est ultra favorable. Il y a un staff avec qui l’on échange énormément, qui me laisse m'impliquer beaucoup sur les systèmes, les organisations et sur les réflexions. Le fait d'être impliqué à ce projet à 200% permet que je me l'approprie et que j'essaye d'être le meilleur possible. Aujourd'hui j'ai un peu plus de maturité, j'ai 30 ans, je me connais mieux donc j'aborde les matchs avec un peu plus de sérénité et de maitrise que par le passé.

"C'est très certainement une des meilleures formes que j'ai connu dans ma carrière"

On rappelle que tu avais déjà été aux portes de l'équipe de France, tu avais été convoqué, mais tu t'étais blessé, c'était à l'époque où tu jouais au Racing. Tu étais déjà le buteur que tu es resté. On soulignait parfois que tu étais peut-être un peu tendre défensivement, qu'il te manquait quelque chose pour être le grand 10 de l'équipe de France. Est-ce que tu considères que tu as progressé sur ces points-là ? J'ai progressé parce que je travaille beaucoup. Depuis le début de la saison, je fais 4 à 5 séances de musculation par semaine, je travaille avec un préparateur d'athlétisme pour faire de la vitesse. J'ai travaillé différemment sur mon jeu au pied et j'ai pris aussi un diététicien pour bosser avec des choses comme l'aromathérapie. J'essaye de trouver toutes les choses qui peuvent me rendre meilleur et me permettre de moins subir les périodes de fatigue. Je suis content, car avec toutes ces petites choses là mises bout à bout, je m'en rends compte que c'est très certainement une des meilleures formes que j'ai connu dans ma carrière. Ça prouve que ce travail paye. Aujourd'hui, ma priorité est vraiment sur le club de Grenoble pour faire une belle fin de saisons. On a une demi-finale extrêmement excitante à jouer et une fin de saison avec ce match de vendredi qui est magnifique. Juste un mot pour finir sur cette qualification historique du Racing 92 en demi-finale de Coupe d'Europe. Tu as joué 7 ans dans ce club, pour toi c'est l'année ou jamais du Racing 92 ? Ça le semble, mais je crois que les cadres anglais seront quand même très solides aussi cette année. Je crois que la force du Racing c'est que les clubs qu'ils ont en face d'eux n'ont pas gagné la Coupe dans les trois ou quatre dernières saisons. Ils vont se retrouver avec des équipes qui ont aussi peu d'expérience qu'eux sur une finale de Coupe d'Europe. Ils ont des joueurs de grands talents qui savent maîtriser ces matchs-là. Il y a l'alchimie pour être champion d'Europe, mais il va falloir quand même se déplacer chez les Anglais, même si je sens le Racing supérieur sur un match. C'est une équipe dure, solide. Le quart de finale était un vrai match de la peur, ils en sont sortis vainqueurs et je pense que ça ne peut que les libérer pour la suite de la compétition.

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