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Benjamin Boyet : "on a trouvé un capitaine à l'équipe de France"

Par Mathilde Régis

Pour Sud Radio Sports, l'heure est venue de faire un bref bilan du premier tournoi du XV de France sous l'ère Guy Novès. Pour cela, Benjamin Boyet, consultant Sud Radio, était au rendez-vous.

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Sud Radio Sports : Après une défaite face à l'Angleterre, on va encore dire, comme à chaque fois, qu'il faut du temps aux français, ce n'est pas une fuite en avant ?Benjamin Boyet : Pour moi, le jeu que veux produire Guy Novès avec l'équipe de France est attrayant. Philippe Saint-André a fermé tous les verrous sur les extérieurs, c'était conquête, défense, jeu au pied, axe du terrain avec Mathieu Bastareaud ou un profil similaire. Ça n'a pas marché. On tente maintenant autre chose avec une culture un peu plus française située sur les extérieurs. Il faut laisser le temps au temps. On parle toujours du calendrier, mais là on joue avec la santé des joueurs. Certains joueurs vont jouer jusqu'à mi juin : ceux qui vont partir en tournée, ceux qui vont aller en finale du championnat de France... Et on reprend début août. C'est à dire qu'il y aura quatre semaines de repos obligatoire et quatre semaines pour se préparer. Vous vous rendez compte ? Dans l'hémisphère Sud, ils ont au moins deux mois de préparation. Avec ça, on ne peut pas rivaliser.Il y a dix ans, on tenait ce même discours : c'est toujours ce problème de calendrier ?Oui et il faut à un moment trancher. J'espère que ceux qui seront élus, que ce soit à la ligue ou à la fédération - de toute façon ce sera obligatoirement main dans la main puisqu'il faudra un jour se mettre d'accord - j'aimerais qu'ils puissent dire que maintenant c'est comme ça. Ou on ne pourra plus s'en sortir, ou le rugby français sera voué à être mort. Pour rebondir par rapport à ça, quand on voit que les bleuets, les moins de 20 ans ont gagné le tournoi et ont mis 40 points aux anglais, c'est qu'on a de la relève et qu'il y a vraiment de l'espoir. Il faut ajuster ce satané calendrier car à mon avis ça nous bouffe tout.Des joueurs se sont révélés, d'autres ont déçu, vous retireriez quoi dans ce groupe ?Je crois que tout le monde sera d'accord pour dire qu'on a trouvé un capitaine, il a été prolongé jusqu'en 2019, date de la Coupe du Monde au Japon. Guilhem Guirado a été très courageux, toujours très incisif, peut être un petit peu moins contre l'Angleterre mais il a quand même joué tous les matchs, que ce soit avec l'équipe de France ou avec Toulon. Sur le tournoi, c'est une confirmation de son talent. Après, c'est assez vague de distribuer les bons points, on n'est pas vraiment là pour ça. Mais c'est vrai que des joueurs se sont révélés, on pense notamment à Maxime Machenaud dans son rôle de buteur qui a été en totale réussite. On est toujours dans cette lignée des 9 buteurs à l'image de Morgan Parra, Sébastien Bézy... On est là-dessus avec une forte concurrence en demi de mêlée avec un Maxime Machenaud qui a prit le devant. J'ai trouvé qu'il manquait quand même de tranchant en milieu de terrain. C'est mon avis.On attendait beaucoup du retour de François Trinh-Duc. Ce n'était pas un peu trop tôt ?Oui mais il fallait le voir, c'est vraiment une grosse échéance pour lui. On attendait beaucoup de lui, on le voit quand il sort, il doit se dire qu'il est maudit parce qu'il cumule les blessures et c'est dommage. C'est vrai que c'est le gros chantier sur ce poste d'ouvreur, même si ça l'a toujours été. Jules Plisson a peut être montré ses limites au haut niveau et doit peut être encore travailler. François Trinh-Duc a eu des soucis de blessures. On a un Jean-Marc Doussain qui est là aussi en embuscade, sans oublier Camille Lopez. Mais il n'y en a pas vraiment un qui s'impose à ce niveau-là. Il faudra à mon avis trouver une charnière assez rapidement et de la stabilité.J'ai trouvé un garçon épatant, c'est le clermontois Paul Jedrasiak, qu'est ce que vous en pensez ?Oui, mais il va falloir qu'il se maîtrise. Il fait partie des jeunes joueurs qui sont intéressants et sur lequel il va falloir compter. Ce que j'aime bien avec ce joueur, c'est qu'il impose son physique, même si des fois il dépasse un peu les limites, j'aime bien ce rôle de capitaine de guerre. Je trouve qu'on en manque un peu. On parlait des anglais qui étaient très agressifs. Je trouve qu'avec ce genre de joueurs, on peut rivaliser avec eux.Juste un mot quand même sur Louis Picamoles, il a joué un quart d'heure et terminé, il a beaucoup manqué ?Louis Picamoles, on se rend compte qu'il est indispensable en équipe de France quand il n'est pas là. C'est vrai que Loann Goujon a été un petit peu limité on va dire sur ce match, beaucoup de pertes de balles et un déficit de puissance face à son concurrent Vunipola. En troisième ligne, ça reste aussi un chantier, on a pas trouvé l'alchimie entre les trois. Les cartes sont redistribuées mais on sent que Louis Picamoles est indispensable au rugby français et à l'équipe de France.Vous n'avez donc pas été emballé par le duo Gaël Fickou et Maxime Mermoz ?Non, ils n'ont pas déçu, mais on a manqué de tranchant et de perforations. Je pense qu'il faut retrouver un peu plus de tranchant au niveau du milieu de terrain.

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