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Violences et criminalité en hausse : "À part des effets d’annonce, sur le terrain, rien n’a été fait"

Xavier Raufer, criminologue et essayiste, son dernier livre « Le Crime mondialisé » (Ed. du cerf, 2019), était l’invité de Patrick Roger le 16 septembre dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

Les violences semblent s’être multipliées dans certains quartiers, à tel point qu’un journal parle d’un été meurtrier. On recense déjà 304 faits depuis le début d l’année, dont de nombreuses fusillades. Pourquoi cette flambée ?

 

Un effet de rebond prévisible

"C’est tout simple, estime Xavier Raufer, criminologue et essayiste. Si au lieu d’écouter des sociologues gauchistes, le gouvernement écoutait les criminologues, il aurait pu prévoir tout cela. Le 16 mars 2020, le jours même où le confinement commençait, j’ai donné une interview à Boulevard Voltaire, où j’ai dit deux choses : premièrement, pendant le confinement, la criminalité des rues, celle qui s’opère sur la voie publique, va s’effondrer. Pourquoi ? Pour faire cela, il faut être dans la rue, or il n’y a plus personne. Les voyous vont se cacher en attendant d’être à nouveau cachés dans la foule comme ils le sont d’ordinaire."

« J’avais aussi dit qu’après le 11 mai, il y aurait un rebond, poursuit-il. Rien n’a été fait concrètement pour prévoir cet effet de rebond. Ce qui régit la vie des criminels, c’est ce que l’on appelle l’effet de déplacement. Cela peut s’opérer dans l’espace : quand les banques sont trop blindées, on va braquer les supermarchés. Ou bien cela peut s’opérer dans le temps : quand je ne peux pas braquer au mois de mars, je le fais au mois de juin. Ce déplacement dans le temps est classique en criminologie."

 

20.000 à 40.000 euros de chiffre d'affaires par jour

"À part des effets d’annonce et jouer sur le mot « ensauvagement », sur le terrain rien n’a été fait. Depuis le début du printemps, le gouvernement se borne à déplacer des compagnies de CRS épuisées d’un point du territoire à l’autre. On saupoudre en fonction du dernier maire qui a protesté." La police laisse-t-elle faire les règlement de comptes entre bandes rivales ? "Certainement pas. La lutte entre criminels est darwinienne : les plus durs survivent. À laisser faire ce genre de règlements compte, on a à la fin un milieu criminel plus dur, féroce et déterminé. C’est quelque chose à ne jamais faire." Pour autant, "l’idée d’embrasement général est absurde. Tous ces gangs sont en guerre les uns contre les autres, pas contre le gouvernement. Ce sont des bandits, en guerre pour une seule raison : le fric !"

Les armes de guerre circulent-elles dans les quartier ? "La géopolitique intervient là-dedans, juge Xavier Raufer, à partir du moment où le gouvernement français a eu l’idée de s’attaquer à la Libye, et de bombarder, laissant des milliers de dépôts d’armes à ciel ouvert. Imaginez les armes légères récupérées ! Quand c’est le chaos et l’anarchie de l’autre côté de la Méditerranée, il ne faut pas s’étonner que les armes arrivent en France. Cela passe par les Balkans. Venez avec moi en Albanie, on trouve des Kalachnikov à 100 euros. Certains points vente à Marseille ou ailleurs, dans les zones hors contrôle, ont des chiffres d’affaires de vente de drogue de 20.000 à 40.000 euros par jour. Le fait d’acheter de l’armement, c’est enfantin."

Cliquez ici pour écouter "C'est à la une" avec Patrick Roger

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