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Vaccination obligatoire des soignants : "Certains se sont mis en arrêt par un psychologue"

Des soignants dans la rue ce mardi : journée de mobilisation nationale à l'appel de la CGT-Santé contre la vaccination obligatoire pour les soignants, qui entre en vigueur dès mercredi. En cas de non vaccination, les personnels concernés pourront être suspendus et ne pas toucher de salaire. Au-delà de cette journée d'action, les soignants lancent un cri d'alarme sur leurs conditions de travail et la situation de plus en plus désastreuse à l'hôpital.

Vaccination à Brest. (Fred TANNEAU / AFP)
Reportage Sud Radio d'Adeline Divoux

 

La crise de santé dépasse la crise sanitaire, avec des records cet été, regrette Patrick Pelloux, président de l'association des médecins urgentistes de France. "C'est un été où il y a eu beaucoup de fermetures de service d'urgence, à peu près une trentaine. Des fermetures d'ambulance, de Samu..."  Fermeture également de 2000 lits cette année, ce qui participe à la dégradation des conditions de travail, estime Thierry Amouroux, le porte parole national du syndicat des professionnels infirmiers SNPI CFE CGC.

"La charge de travail ne fait qu'augmenter. Du coup des soignants dégoutés s'en vont. Ce qui augmente encore la charge de travail pour ceux qui restent, du coup il y a des nouveaux départ, c'est vraiment un cercle vicieux..."

 

Selon Pierre Schwob Tellier, du collectif inter urgence, l'hôpital n'a pas d'avenir: "On est désabusés. Les gens partent de l'hôpital sans savoir ce qu'ils vont faire mais ils partent parce que l'hôpital est clairement destructeur... C'est très dur de quitter l'hôpital, on est un peu dans une prison. Si on la quitte, on a l'impression d'être mauvais, pas à la hauteur." Les soignants qui s'inquiètent aussi de voir les chirurgiens du public partir vers le privé.

 

 

Affluence de réfractaires à La Timone : "Les soignants se sentent forcés, au pied du mur"

À compter du 15 septembre, tous ceux qui n’auront pas reçu au moins une première dose seront donc suspendus et n’auront plus de salaires. Des sanctions qui finissent par convaincre des réfractaires qui attendaient le tout dernier moment pour se faire vacciner.

Reportage à Marseille de Lionel Maillet

 

Première dose pour Cécile, une jeune secrétaire médicale qui a fini par céder. "Pas le choix: ça fait pas longtemps que je suis ici, j'ai pas envie de perdre mon poste. Mais je reste sur le même avis: il n'y a pas pas assez de recul, ça fait quand-même peur..." Ces derniers jours, beaucoup de blouses blanches se pressent au centre de vaccination de l’hôpital de la Timone où travaille Shaïma.

"Les soignants qui viennent en ce moment, ce sont les plus réticents, ils sont en pleur. Il y a des infirmières en pleur... Chez les hommes, c'est plutôt de la colère ! Les soignants se sentent forcés, au pied du mur. Ils disent tous: on n'a pas les moyens de ne pas avoir de salaire pendant plusieurs mois, on fait le vaccin à contrecœur."

 

10 % des effectifs de l’assistance publique hôpitaux de Marseille ne sont toujours pas vaccinés. C’est le cas de plusieurs collègues de travail de cette aide soignante, "ils se sont mis en arrêt maladie par un psychologue pour ne pas avoir le vaccin. Ils l'ont dit clairement, qu'ils iront jusqu'au bout et qu'ils ne reviendraient pas. Maintenant, combien de temps ça va durer, je ne sais pas !" Elle, ne partage pourtant pas leur point de vue: "Je travaillerai chez un fleuriste, je ne l'aurai pas fait. Mais travaillant à l'hôpital, je ne peux pas contaminer des enfants ou des adultes qu'on soigne. Donc je l'ai fait pour ça aussi  !" Pour donner une dernière chance aux retardataires, exceptionnellement il sera possible de se faire vacciner jusqu'à 22h ce mardi soir à la Timone.

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