Reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio
"Il y a des jeux pour enfants mais il n'y a pas un seul enfant et aucune femme"
Paquets de cigarettes vendus à la sauvette ou abandonnés dans les rosiers, des restes de repas, des sachets plastiques et, partout, des hommes, assis, à côté des jeux d’enfants. "Autour de nous, il y a 13 personnes, que des hommes, jeunes pour la plupart commente Jacques, libraire. Il y a des jeux pour enfants mais il n'y a pas un seul enfant et aucune femme" déplore-t-il.
Dans son quartier, 6 jardins, mais aucun n’est vraiment accessible : "l'ambiance y est de plus en plus lourde, avec des dealers, des types pas très sympathiques qui traînent, et un fond sonore de gyrophares... C'est honteux, c'est une violence qui est faite aux gens et aux enfants en particulier qui n'est pas admissible" estime-t-il.
"Je dois me rendre avec mes enfants dans un autre jardin un peu plus présentable et plus viable"
Un peu plus loin, le jardin d’Eole, est devenu un repère de consommateurs de crack. "Je dois me rendre avec mes enfants dans un autre jardin un peu plus présentable et plus viable" regrette Élodie, qui tient ses enfants pour qu’ils restent près d’elle. "Voir des camés, des réfugiés, de la misère sur de la misère, quand vous sortez avec vos enfants, c'est pour passer un bon moment !"
Et pourtant, d'après elle, "c'était une pépite ! J'ai grandi dans le quartier, le traverser le matin après l'ouverture, y avait encore la rosée sur les fleurs se souvient-elle. Un bijou !"
"On se dit qu'on est vraiment dans un quartier complètement abandonné"
Dans le jardin peu d’enfants, beaucoup de drogués, sales, les habits arrachés en quête d’argent pour acheter du crack. Depuis mi mai, la mairie les autorise à rester jusqu’à 1h du matin, ce qui scandalise Samia, qui habite en face du jardin d’Eole : "on se dit qu'on est vraiment dans un quartier complètement abandonné confie-t-elle. Il n'y a pas de présence policière aux abords du jardin, devant les écoles, les crèches dénonce-t-elle. La crainte, c'est que ça empire !
Samia organise des manifestations dans le jardin. Pour elle, ni la mairie ni le gouvernement ne prend ses responsabilités dans ce dossier.
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