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Thérapies de conversion : "On donne force de loi à la théorie du genre dans sa version radicale"

La loi pour interdire les thérapies de conversion a été adoptée à l'Assemblée Nationale. Mais Élisabeth Lévy pointe une carence.

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La loi interdisant les thérapies de conversion a été adoptée à l’unanimité à l’Assemblée Nationale le 5 octobre a été adoptée par le Sénat. Élisabeth Lévy y voit du bon mais aussi un certain problème sur la liberté individuelle.

"Interdire les pseudo-thérapies visant à "guérir" les sexualités considérées comme déviantes, tout le monde est d’accord. L’homosexualité n’est pas une maladie. Ludovic Mendes, député LREM, un brin lyrique a expliqué que "cette loi défend le droit de s’aimer les uns les autres". 

"Problème, le champ d’application a été étendu. Ce nouveau délit (puni de deux ans d’emprisonnement et de 30.000 euros d’amende) ne concerne plus seulement l’orientation sexuelle mais aussi l’identité de genre, c'est-à-dire la façon dont une personne se définit. Cela pénalise tout comportement visant à dissuader quelqu’un de changer de sexe".

Pourquoi cette loi sur les thérapies de conversion est-elle problématique ? 

"Concrètement: votre fille adolescente vous annonce qu’elle est un garçon. Certes, tant qu’elle est mineure il n'y a pas d’opération, mais la transition sociale est accompagnée de traitements médicaux dont des bloqueurs de puberté. Ce texte interdit de tenter de la décourager en l’emmenant voir un thérapeute. Un accompagnement bienveillant peut être autorisé si le jeune le sollicite". 

"Le texte met sur le même plan la sexualité (ce qu’on fait) et l’identité sexuelle (ce qu’on est). On est même beaucoup plus permissif dans le domaine du genre que pour la sexualité. Si votre ado tombe amoureuse de son prof de théâtre, vous avez le droit voire le devoir de porter plainte. Mais le genre relèverait de son seul choix. On donne force de loi à la théorie du genre dans sa version radicale". 

"C'est un débat sur la définition de la liberté. Pour cette loi, chacun est ce qui lui plait. Or, l'inflation de demande de changements de sexe chez les jeunes suggère un phénomène de mode. De plus, la souveraineté absolue du ressenti rend impossible l’existence de la collectivité. Je me sens pommier et j’exige d’être reconnu comme tel". 

"Que des notions militantes, vivement débattues entre scientifiques, deviennent incontestables traduit l’influence de minorités bruyantes. Certes, la loi a été légèrement amendée par le Sénat qui a exclu les propos invitant à la prudence avant un parcours de changement de sexe. L’Assemblée Nationale peut passer outre. Pas sûr que le Président de la République veuille mener cette bataille à quelques mois des élections. Pas besoin de sondage pour subodorer que, pour beaucoup de Français, cette sacralisation de la subjectivité individuelle est une pure dinguerie".

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