Reportage de Clément Bargain pour Sud Radio
"Ces statues incarnent la haine et la violence !"
Devant la statue de Colbert qui trône devant l’Assemblée nationale, Aurélie est quelque peu embarrassée : "pourquoi laisser ces statues de personnes qui ont participé à des massacres, à l'esclavage ?" s'indigne-t-elle au micro de Clément Bargain.
Selon Louis-Georges Tin, président d’honneur du Conseil représentatif des associations noires de France, Jean-Baptiste Colbert, économiste et grand conseiller de Louis XIV, qui a rédigé le code noir, un droit qui légiférait l'esclavage dans les colonies françaises, n'a pas sa place dans l’espace public. "Cet homme, qui était l'ennemi de la liberté, de l'égalité, de la fraternité, est devant l'Assemblée fustige-t-il. Ces statues incarnent la haine et la violence ! estime-t-il. Il est nécessaire que le gouvernement, les autorités locales, les retirent" ajoute-t-il.
"Détruire les éléments du passé empêche pour les générations futures de pouvoir avoir une compréhension de ce qui a été un moment"
En plus des statues, il y a des rues, des établissements scolaires qui portent le nom de Colbert. Mais pour l’historien Pascal Blanchard, spécialiste de la colonisation, il faut faire preuve de pédagogie : "je pense qu'il est toujours mieux de garder les éléments du passé et au contraire de les utiliser comme des éléments de pédagogie, avec des textes à côté pour expliquer" assure-t-il.
Selon l'historien "détruire les éléments du passé, faire disparaître les noms de ceux qui nous ont précédés empêche pour les générations futures de pouvoir avoir une maîtrise, une connaissance, une compréhension de ce qui a été un moment".
À Bordeaux ou encore à Nantes, des panneaux explicatifs doivent être installés dans certaines rues qui portent le nom d’esclavagistes.
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