"-60%, alors qu'on faisait -40% et -50% l'année dernière"
Jessy est responsable d'une boutique de prêt-à-porter. Si la décoration est feutrée, pas d’écriteau encore pour annoncer les soldes d'hiver. Et pour cause, la jeune femme n'est pas très optimiste : "on envisage éventuellement une petite évolution, confie-t-elle au micro d'Alexandre de Moussac de Sud Radio, mais on ne compte pas trop dessus". Pour attirer les clients, une solution drastique va être mis en place : "-60%, alors qu'on faisait -40% et -50% l'année dernière, explique-t-elle. On n'a pas trop le choix, et ça permet à ceux qui se déplacent de se dire qu'ils ne se sont pas déplacés pour rien !"
Quelques rues plus loin, Isabelle fait résonner une musique relaxante dans sa boutique de cosmétiques. Mais là encore, la vendeuse ne pense pas pouvoir rattraper toutes les pertes accumulées. "La fin de l'année a vraiment amputé le chiffre, confirme-t-elle, et puis pour le début des soldes, il y a encore les problèmes de grève, ça ne va pas nous aider non plus".
"Pour moi les soldes ne veulent plus dire grand chose comme il y a plein de ventes privées"
Autre raison de s'inquiéter, une concurrence des grandes enseignes que la vendeuse juge déloyale "comme il y a des promotions toute l'année, ça fait de l'ombre aux périodes de soldes" regrette-t-elle.
C'est justement pour ces raisons que certains clients comme Axelle et Jean-Baptiste ne s'intéressent plus à ces remises hivernales. Pour Axelle, "les soldes ne veulent plus dire grand chose comme il y a plein de ventes privées". "On a l'impression qu'il y en a tout le temps ajoute Jean-Baptiste, et comme il y a des promotions partout sur Internet, c'est aussi la facilité".
Selon Francis Palombi, président de la confédération des commerçants indépendants, "les soldes se sont banalisées, d'abord parce qu'il y a des pratiques commerciales discutables, les ventes privées abondent dès le début décembre. Les soldes n'ont plus la valeur commerciale qu'elles avaient, mais il ne faut peut-être pas les supprimer car elles représentent un argument vis-à-vis des consommateurs".
Pour la première fois, les soldes d'hiver dureront quatre semaines et non plus six. Une demande des commerçants pour que la période soit plus intense.
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